LE MONDE :
Menacé de lourdes sanctions par la Commission européenne s’il ne rétablit pas l’Etat de droit, le premier ministre hongrois semble faire des concessions. Mais il continue simultanément de critiquer Bruxelles et de faire cavalier seul à propos de la Russie.
Analyse. Moins de vingt-quatre heures après avoir présenté son projet de loi pour établir une
« autorité de l’intégrité », le gouvernement hongrois a lancé, samedi 24 septembre, le processus de recrutement du directeur de cette nouvelle institution destinée à lutter contre la corruption. Elle est la principale concession faite par le premier ministre nationaliste Viktor Orban pour éviter la sanction de 7,5 milliards d’euros que la Commission européenne a menacé d’infliger à la Hongrie d’ici à la fin de l’année si elle ne fait pas d’efforts pour rétablir l’Etat de droit. Un conflit emblématique à l’heure où le succès électoral de la leader d’extrême droite Giorgia Meloni en Italie soumet l’Union européenne (UE) à un nouveau choc.
En Hongrie, la nouvelle agence aura le pouvoir de saisir la justice, de suspendre des appels d’offres litigieux ou même de bannir certaines entreprises des marchés financés par l’UE. Elle sera
« totalement indépendante », promet l’article premier du projet de loi qui devrait être adopté par la majorité écrasante de M. Orban au Parlement hongrois. La Hongrie a jusqu’au 19 novembre pour prouver que l’autorité a commencé ses activités. C’est l’une des dix-sept conditions que la Commission a posées, le 18 septembre, pour donner son accord au déblocage des fonds européens.
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Jean-Baptiste Chastand (Vienne, correspondant) | mardi 27 septembre 2022
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