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Saturday, April 02, 2022

Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques

La journaliste britannique, Catherine Belton (à gauche), a été attaquée en diffamation par plusieurs oligarques russes dont Roman Abramovitch (à droite), propriétaire du club de football Chelsea, après la publication de son livre Putin’s People. TT News Agency via AFP / ADAM IHSE / AFP / JUSTIN TALLIS

LE FIGARO : DÉCRYPTAGE - Le premier ministre Boris Johnson souhaite en finir avec les lois du pays sur la diffamation qui entravent depuis des années la liberté d’enquête sur ces proches de Poutine.

Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts.

«À coups de lettres, de coups de fil menaçants et de procès, les oligarques russes, aidés par de grands cabinets d’avocats anglais, empêchent depuis des années la publication de nombreux articles sur eux dans les journaux. Ces entraves à la liberté d’expression doivent cesser», témoignait Catherine Bolton la semaine passée, devant la commission parlementaire des affaires étrangères. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine bouleverse le climat politique, la population anglaise méconnaissait l’histoire des oligarques russes implantés dans les quartiers chics de la capitale, comme Knightsbridge et Belgravia. En grande partie parce que mener des enquêtes sur ces personnalités représente un risque financier de taille. Les rares rédactions qui s’y sont essayées, comme le Financial Times, The Guardian ou The Economist, ont été condamnées par les tribunaux à payer des millions de livres en diffamation. » | Par Claudia Cohen | vendredi 1 avril 2022

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Le pape François condamne « l’agressivité puérile et destructrice » de Vladimir Poutine, sans le nommer

LE MONDE : En visite à Malte samedi, le pontife argentin a déclaré que l’hypothèse de son déplacement à Kiev est « sur la table ».

Le pape François s’exprime lors de sa visite à Malte, le 2 avril 2022. ANDREW MEDICHINI / AP

En route pour Rome, vers l’an 60, l’apôtre Paul avait fait naufrage près de la côte maltaise et avait été recueilli par les autochtones, qui l’avaient bien accueilli et qu’il n’avait pas manqué d’évangéliser. Samedi 2 avril, le pape François, successeur de Pierre, est arrivé à Malte pour une visite de deux jours dans un archipel où la pratique catholique, bien qu’encore très répandue, est comme ailleurs en Europe en recul, un mouvement accentué par la pandémie de Covid-19. La foule qui se massait le long du trajet, à partir de l’aéroport, puis devant le palais présidentiel, témoignait cependant que l’empreinte catholique demeure très forte.

L’annonce de l’Evangile, placée par le pontife argentin au cœur de la nouvelle Constitution du Vatican, promulguée le 19 mars, devait initialement être l’un des thèmes majeurs de ce voyage méditerranéen. La guerre en Ukraine lui a un peu volé la vedette. Le chef de l’Eglise catholique a consacré au conflit près de la moitié du long discours qu’il a prononcé à son arrivée, comme à chaque déplacement à l’étranger, devant les responsables politiques du pays, samedi matin.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, François a multiplié les objurgations à faire cesser « cette cruauté sauvage », « cette violente agression contre l’Ukraine », « cette guerre répugnante ». Mais il s’était, jusqu’à présent, refusé à incriminer nommément la Russie ou Vladimir Poutine, conformément, fait-on valoir à Rome, à la tradition diplomatique du Saint-Siège, soucieux de ne pas être enrôlé par les parties en conflit et de maintenir une capacité de parler avec tous. « Le pape n’est ni un journaliste ni un politique. Il est le pape et il agit en pape », a twitté l’un de ses proches, Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite La Civilta Cattolica. » | Par Cécile Chambraud (La Valette (Malte), envoyée spéciale) | samedi 2 avril 2022

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Wednesday, March 30, 2022

Guerre en Ukraine: les Russes pris dans le nœud coulant des sanctions internationales

Les Russes se trouvent confrontés aux restrictions croissantes qui raniment le spectre des pénuries. Ci-dessus, une femme passe devant les rayons vides d’un supermarché, le 23 mars, à Moscou. Sopa Images/Sopa Images/SPUS/ABACA

LE FIGARO : RÉCIT - La population commence à sentir les restrictions économiques imposées après l’invasion de l’Ukraine, mais celles-ci ne semblent pas en mesure de faire bouger les lignes politiques.

Correspondant à Moscou

Ce n’est qu’un détail, mais tout de même: il devient de plus en plus difficile de se procurer du papier blanc en Russie, sinon en le payant cinq fois plus cher qu’il y a un mois. En cause, les sanctions internationales décidées après l’invasion de l’Ukraine et l’arrêt des approvisionnements en produits chimiques de blanchiment importés de Finlande… D’où le retour en force du papier jaunasse - pompeusement rebaptisé «écologique»-, omniprésent à l’époque de l’URSS.

Petit à petit, jour après jour, les Russes sont confrontés aux restrictions croissantes, qui bousculent le quotidien et raniment le spectre des pénuries que beaucoup ont encore en mémoire. C’est Svetlana, ménagère moscovite qui découvre un beau matin dans son supermarché que le sucre, le sarrasin et le sel sont en rupture de stock. Et quand il y a en a, pas plus d’un paquet par client! Sans crier gare, capsules pour lave-vaisselle, serviettes hygiéniques et certains produits pour animaux ont également disparu des rayons. » | Par Alain Barluet | mercredi 30 mars 2022

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Tuesday, March 29, 2022

Mikhaïl Khodorkovski: «Vladimir Poutine est déjà en guerre contre l’Otan»

«En Russie, le pouvoir peut quand il le veut confisquer les biens des oligarques, les jeter en prison ou les faire assassiner», confie au Figaro Mikhaïl Khodorkovski. Bernd von Jutrczenka/dpa via Reuters Connect

LE FIGARO : RÉCIT - Dans un entretien au Figaro, l’ex-oligarque et opposant russe analyse les intentions du maître du Kremlin.

Alors que la déraison des armes règne depuis un mois dans les plaines d’Ukraine, le monde entier s’interroge sur les intentions de Vladimir Poutine, voire sur sa santé mentale. Un homme connaît bien le maître du Kremlin. Ils ont vécu tous les deux la chute de l’URSS, se sont côtoyés, combattus. Mikhaïl Khodorkovski en est persuadé, Poutine n’est pas fou. «Pas dans le sens de quelqu’un qui ne sait plus ce qu’il fait, en tout cas, dit-il, certes, il est devenu plus émotionnel ces derniers temps et ne se sent plus obligé de se contenir. Mais il reste rationnel, même si cela peut le servir de paraître ne plus l’être, pour faire peur.» Il n’est pas suicidaire non plus. «Sinon, il ne recevrait pas ses hôtes à distance, au bout d’une longue table…»

Pour celui qui fut un temps l’homme le plus riche de Russie avant de s’opposer et de passer dix ans en prison, Vladimir Poutine vit tout simplement ce que connaissent tous les dictateurs. Il s’est peu à peu isolé du monde réel, coupé des réalités par un entourage tétanisé par la crainte et lui disant ce qu’il a envie d’entendre. «Il a été très mal informé sur l’esprit qui anime les Ukrainiens, comme sur l’état de son armée, avance-t-il, c’est typique des régimes dictatoriaux. Je pense qu’il est réellement tombé des nues.» » | Par Arnaud De La Grange | lundi 28 mars 2022

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Monday, March 28, 2022

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron et Olaf Scholz prennent leurs distances après les propos de Joe Biden

LE MONDE : Le président français et le chancelier allemand veulent maintenir un canal de communication avec Vladimir Poutine dans l’espoir de négocier la fin du conflit par la voie diplomatique.

Livraisons d’armes à l’Ukraine, rôle de l’OTAN en Europe centrale, sanctions concertées et démonstration d’unité, la visite de Joe Biden à Bruxelles et à Varsovie avait jusqu’ici convaincu les Européens du réengagement des Etats-Unis face à la Russie. Mais les petites phrases improvisées par le président américain lors de son passage en Pologne, samedi 26 mars, les ont mis dans un embarras certain, alors que la guerre en Ukraine entre dans son deuxième mois. » | Par Philippe Ricard | lundi 28 mars 2022

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Tuesday, March 22, 2022

« God Save Russia » | Le patriarche et le tsar | ARTE

Jun 20, 2019 • Parce qu’il a bien compris la capacité fédératrice de l'Église orthodoxe russe, Vladimir Poutine l’instrumentalise pour asseoir son emprise sur la société et consolider sa politique étrangère. Foi mode d’emploi.

La cathédrale au dôme doré, bâtie au pied de la tour Eiffel, est l'une de ses démonstrations de puissance. À la tête de cent millions de croyants, Kirill, seizième patriarche orthodoxe de Moscou et de toute la Russie, est l'un des dix hommes les plus influents du pays. Cet ambitieux patriarche, qui a assis son pouvoir face à d'autres églises plus anciennes mais moins dynamiques, assume désormais un rôle central dans l'organisation de la société russe et dans la politique, intérieure comme extérieure, de Vladimir Poutine. Chaque année, toute la classe politique se presse dans sa cathédrale moscovite pour y écouter son discours réactionnaire, ultraconservateur, critique du recul des valeurs morales dans un monde qu'il voit menacé par le libéralisme occidental. Son but ? Restaurer la Sainte-Russie, où tsar et patriarche avançaient main dans la main. Ce qui n'est pas pour déplaire à Vladimir Poutine qui, ayant vite compris le potentiel fédérateur de Kirill et de l’Église orthodoxe, s’est employé à redresser l'institution, moribonde lors de son accession au pouvoir. Le patriarche, lui, entend faire reculer la sécularisation de la société, devenue peu pratiquante. Soucieux d’étendre encore son emprise sur la société russe, Poutine porte désormais sa foi en étendard.

Documentaire d'Alice Cohen (France, 2017, 56mn)
[Documentaire complet disponible jusqu'au 20 juin 2021]


Saturday, March 19, 2022

Les oligarques russes sommés de faire allégeance à Vladimir Poutine

Vladimir Poutine lors d'un concert célébrant le huitième anniversaire de l'annexion de la Crimée par la Russie au stade Luzhniki de Moscou, en Russie, le 18 mars 2022. HOST PHOTO AGENCY/via REUTERS

Correspondant à Moscou

LE FIGARO : ENQUÊTE - Le chef du Kremlin exige des milliardaires visés par les sanctions, et qui vivent souvent à l'étranger, qu'ils soutiennent la cause de la Russie face aux Occidentaux.

« Je ne condamne pas ceux qui ont une villa à Miami ou sur la Côte d'Azur, qui ne peuvent pas se passer de foie gras, d'huîtres ou de la soi-disant liberté des genres. Mais le problème est que beaucoup de ces personnes sont mentalement là-bas et pas ici, avec notre peuple » : c'est en ces termes que Vladimir Poutine a mis en garde, mercredi dernier, les oligarques russes. Le propos est clair, soit vous êtes avec nous, soit le pays vous rejettera, comme il rejettera les « traîtres nationaux » de la « cinquième colonne » sur laquelle compte l'Occident pour « tenter de diviser notre société ».

Sale temps décidément pour les oligarques. Déjà visées par des sanctions depuis l'annexion de la Crimée, en 2014, les grandes fortunes russes bâties à l'ombre du Kremlin ont basculé, elles aussi, dans une autre dimension avec l'« opération militaire spéciale » déclenchées le 24 février contre l'Ukraine. Depuis cette date, plusieurs vagues de restrictions, européennes, britanniques et américaines, se sont massivement abattues sur ces personnalités connues pour leur train de vie, leurs entreprises, leurs luxueuses propriétés en Europe et leurs yachts - désormais dans le filet judiciaire. Un choc pour ces magnats, entrepreneurs, affairistes, anciens des « services » ou tchinovnikis (fonctionnaires) montés en graine grâce à leurs hautes protections. Au point que l'on a pu s'interroger sur leur loyauté à terme vis-à-vis de celui qui, en dernier ressort, a déclenché par ses décisions l'effondrement de leur position et de leur fortune - Vladimir Poutine lui-même. » | Par Alain Barluet | vendredi 18 mars 2022

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Guerre en Ukraine : face à Poutine, un déni européen

Des civils ukrainiens participent à un entraînement militaire dans un quartier de Kiev, le 5 février 2022. GUILLAUME HERBAUT/AGENCE VU POUR « LE MONDE »

LE MONDE : ENQUÊTE | Jusqu’à la veille de l’invasion russe, le 24 février, les capitales européennes sont restées très méfiantes vis-à-vis des alertes lancées par Washington. Paris et Berlin, en particulier, ont voulu croire aux vertus de la politique de la main tendue. Récit d’une guerre impensable.

La scène se déroule dans le salon feutré d’une ambassade européenne, au cœur de la capitale ukrainienne, trois semaines avant le début de l’offensive russe. Dehors, les rues de Kiev sont tranquilles, les cafés ouverts et les magasins achalandés. Dans ce calme apparent, les habitants vivent au rythme des déclarations contradictoires. Alors que quelque 130 000 soldats russes sont massés aux frontières de l’Ukraine, le président Volodymyr Zelensky répète qu’il n’y a pas lieu de paniquer, cependant que les Etats-Unis s’alarment d’une invasion qu’ils jugent « imminente ». En ce 2 février, le diplomate européen a réuni une poignée de journalistes pour un « off », selon l’expression consacrée. Il souhaite faire le point sur la crise entre Kiev et Moscou, qui dénonce l’« hystérie » occidentale et dément toute intention belliqueuse.

Dans l’ambassade, un conseiller diplomatique évoque son coiffeur ukrainien, qui lui a coupé les cheveux la veille et balayait d’une boutade toute perspective de menaces. « Les gens ne sont pas inquiets », en conclut-il. Le diplomate, lui, avoue sa perplexité. « On entend bien qu’il y a des renforcements militaires, dit-il, mais il n’y a pas de nervosité particulière. On est surpris par le discours alarmiste des Anglo-Saxons. Nous sommes plutôt sur la ligne ukrainienne. » » | Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante), Allan Kaval, Philippe Ricard, Faustine Vincent, Elise Vincent et Thomas Wieder (Berlin, correspondant) | vendredi 18 mars 2022

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Thursday, March 17, 2022

Pour Joe Biden, Vladimir Poutine est un «pur voyou qui mène une guerre immorale»

FIGARO/LIVE : Le président russe Vladimir Poutine est «un pur voyou qui mène une guerre immorale contre le peuple ukrainien», affirme le président américain, qui félicite l'Irlande pour son soutien aux sanctions imposées, lors du déjeuner annuel de la Saint-Patrick au Capitole. Regarder la vidéo » | jeudi 17 mars 2022

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Pour Joe Biden, Vladimir Poutine est un «criminel de guerre» »

Vladimir Poutine veut « purifier » la société russe

LE MONDE : Face à l’Occident qui chercherait à « démembrer » la Russie, le président engage la lutte contre les « nationaux-traîtres ».

Le président russe, Vladimir Poutine, lors d’une réunion sur les mesures de soutien socio-économique des régions, par visioconférence depuis sa résidence de Novo-Ogaryovo près de Moscou, le mercredi 16 mars 2022. Photo tirée de la vidéo, provenant du service de presse de la présidence russe. AP

« L’opération spéciale se déroule avec succès, strictement selon les plans établis à l’avance. » Mercredi 16 mars, Vladimir Poutine a tenu à rassurer ceux parmi les Russes qui pourraient douter des résultats de cette intervention militaire déclenchée le 24 février en Ukraine. Le président russe rencontrait, lors d’une visioconférence diffusée à la télévision, gouverneurs régionaux et membres du gouvernement, pour une réunion consacrée au « soutien socio-économique des régions ». Il a en surtout profité pour fustiger une agression occidentale contre son pays et la « cinquième colonne » active en Russie. » | Par Benoît Vitkine (Moscou, correspondant) | jeudi 17 mars 2022

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Tuesday, March 15, 2022

Guerre en Ukraine : « Vladimir Poutine va détruire l’économie russe »

LE MONDE : Dans un entretien au « Monde », l’économiste Sergei Guriev, professeur à Sciences Po, souligne que les sanctions occidentales peuvent affaiblir le maître du Kremlin mais vont appauvrir le peuple russe, en particulier les moins aisés.

Professeur à Sciences Po, ancien économiste en chef de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Sergei Guriev a été l’un des conseillers économiques de Vladimir Poutine au début des années 2010, avant de s’exiler en France, inquiet pour sa sécurité, après avoir critiqué les arrestations d’opposants à la réélection du président russe, en 2012. Il explique pourquoi ce dernier a sous-estimé les sanctions occidentales. Et comment, privé de l’argent des hydrocarbures, il peinerait à poursuivre la guerre et à financer la répression dans son pays. » | Propos recueillis par Marie Charrel | mardi 15 mars 2022

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Sunday, March 13, 2022

Dans les archives du « Monde » : 23 articles essentiels sur Vladimir Poutine

LE MONDE : De la guerre en Tchétchénie en 1999 à sa main-mise totale sur le pouvoir en Russie, Vladimir Poutine a fait l’objet de multiples enquêtes au fil des ans. Nous vous proposons une plongée à travers ces archives.

Depuis l’accession de Vladimir Poutine au pouvoir en Russie, en mars, « Le Monde » a publié beaucoup d’articles, d’enquêtes, d’analyses sur le président russe, ses actions, sa communication ou son influence. Voici une sélection non exhaustive. » | Le Monde | dimanche 13 mars 2022

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Saturday, March 12, 2022

Jusqu'où ira Vladimir Poutine ?

LE FIGARO : ENQUÊTE - Face à la résistance ukrainienne et la mobilisation de l'Occident, Poutine brandit désormais la menace de l'arme nucléaire. Faut-il le croire? Pour notre collaboratrice Laure Mandeville, qui a longuement enquêté auprès des hommes du Kremlin et de leurs opposants, le président russe est capable de tout.

Vladimir Poutine, entouré de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou (à gauche) et du chef des forces armées russes, Valéri Guérassimov. MIKHAIL KLIMENTYEV/ Sputnik via AFP

C'est une étrange vidéo d'une rencontre du président russe avec les personnels féminins de l'aviation qui a été diffusée par le Kremlin samedi 5 mars, à l'approche de la Journée internationale des femmes. On y voit Vladimir Poutine assis à une longue tablée décorée de fleurs, entouré de jeunes femmes ¬interdites et immobiles, qui boivent ses paroles comme celle d'un Dieu vivant. Une prise de vue très inha¬bituelle, le président n'ayant été vu récemment qu'à 10 ou 15 mètres au moins de son entourage.

« Les sanctions, c'est évidemment un combat contre la Russie, cela revient même à déclarer la guerre à la Russie, même si, grâce à Dieu, on n'en est pas encore là », déclare-t-il à ses interlocutrices d'un ton un peu exaspéré. « Tout le monde comprend la menace que cela représente pour nous tous », ajoute-t-il - une allusion claire à une guerre directe avec l'Ouest qui pourrait dégénérer en conflit nucléaire. Déformant totalement les propos qu'elle a prononcés, il accuse la ministre des Affaires étrangères britannique d'avoir évoqué une entrée en guerre de l'Otan au côté de l'Ukraine, et souligne qu'il a dû « mettre en alerte les ¬arsenaux stratégiques ». Une métaphore de la réalité de la Russie d'aujourd'hui » | Par Laure Mandeville | vendredi 11 mars 2022

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Thursday, March 10, 2022

La Serbie, seul pays d’Europe à soutenir massivement la Russie de Poutine

LE MONDE : Le pays, candidat à l’entrée dans l’Union européenne, refuse de prendre des sanctions contre Moscou. Des milliers de militants d’extrême droite ont même défilé dans les rues de Belgrade en criant « tous les Russes sont des frères des Serbes ».

Des manifestants pro-russes défilent dans les rues du centre de Belgrade, en Serbie, le 4 mars 2022. STR / REUTERS

Toute l’Europe est derrière l’Ukraine ? Oui, à une exception de taille près. Depuis le début de l’invasion russe, la Serbie, pays des Balkans comptant 7 millions d’habitants, se démarque du reste du Vieux Continent, en évitant soigneusement de sanctionner Vladimir Poutine.

Vendredi 4 mars, des milliers de militants d’extrême droite ont défilé dans les rues de Belgrade pour soutenir l’offensive, en brandissant des drapeaux russes. « Tous les Russes sont des frères des Serbes », a proclamé Damnjan Knezevic, un des organisateurs de la manifestation et le chef du mouvement d’extrême droite Patrouille du peuple, qui s’est fait connaître en Serbie, ces dernières années, pour ses agressions violentes contre des migrants. » | Par Jean-Baptiste Chastand( Vienne, correspondant régional) | jeudi 10 mars 2022

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Wednesday, March 09, 2022

Guerre en Ukraine : ce sermon du patriarche Kirill qui célèbre la «guerre sainte» de Vladimir Poutine

Le patriarche Kirill de Moscou, primat de l'Église orthodoxe russe, à la cathédrale du Christ Saint-Sauveur de Moscou, le 27 février 2022. IGOR PALKIN / AFP

LE FIGARO : DÉCRYPTAGE - Dimanche 6 mars, le patriarche Kirill de Moscou a justifié la guerre en Ukraine par la nécessité de défendre la «sainte Russie» face à un Occident jugé décadent.

C'est un sermon qui a suscité de nombreux commentaires - souvent inquiets, sinon choqués - dans le monde orthodoxe. Quelques jours plus tôt, le primat de l'Église russe orthodoxe avait pourtant été sommé par certaines de ses ouailles de condamner la guerre de Poutine en Ukraine, ou a minima, d'appeler à la paix et à la réconciliation. L'occasion lui était fournie sur un plateau, le 6 mars, dimanche du Pardon, importante fête précédent le début du Carême orthodoxe.

Mais dans la cathédrale du Christ-Saint-Sauveur à Moscou, le patriarche Kirill, qui avait déjà béni les soldats russes le 24 février, jour de l'offensive en Ukraine, puis évoqué les «forces du mal» en référence aux «ennemis» de Poutine et du «monde russe», est allé plus loin encore. Dans cette homélie mêlant théologie et géopolitique, le primat de l'Église russe orthodoxe défend une guerre sainte qui ne dit pas son nom face à un Occident jugé décadent. Un sermon qui en dit long sur la proximité idéologique entre Kirill et Vladimir Poutine. » | Par Bénédicte Lutaud | mardi 8 mars 2022

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Si ce patriarche veut trouver la décadence, il n'a pas besoin de chercher plus loin que les propres oligarques et kleptocrates de la Russie ! – © Mark

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Pourquoi le conflit en Ukraine est aussi une guerre religieuse : DÉCRYPTAGE - Vladimir Poutine instrumentalise les divisions entre les deux Églises orthodoxes d'Ukraine pour justifier l'invasion militaire du pays. Mais le sentiment national ukrainien pourrait l'emporter. »

La peur d’un rideau de fer pousse les Russes à l’exode

Lors d’une manifestation contre la guerre en Ukraine, un homme est arrêté par la police, dimanche à Moscou. ANTON KARLINER/SIPA

LE FIGARO : RÉCIT - En quelques jours, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont quitté leur pays, dans lequel ils ne se voient plus d’avenir.

De notre correspondant à Moscou

Un matin de la semaine dernière, Anton Dolin, critique de cinéma connu en Russie, a trouvé, peinte sur la porte de son appartement moscovite, la lettre Z… Celle-là même qui figure sur les chars de l’«opération militaire spéciale» (1) en Ukraine. Le message de menace était clair. Dimanche, le rédacteur en chef de la revue L’Art du cinéma a quitté son pays. Il se trouve depuis en Lettonie où se tient Artdocfest, un festival international consacré aux documentaires. «Nous verrons ce qu’il se passera ensuite, écrit-il sur son compte Telegram. Je ne pouvais tout simplement plus respirer l’air de Moscou (…) alors que des gens étaient tués et mouraient en Ukraine», raconte-t-il.

Comme lui, ils sont des dizaines de milliers, depuis la date fatidique du 24 février, à avoir pris le chemin de l’exode: artistes, journalistes, cinéastes, jeunes entrepreneurs, cadres dans le domaine de la tech, et plus généralement des Russes issus de la classe moyenne urbaine dotés d’un bon niveau d’éducation. À la sidération des premiers jours, a succédé chez eux l’abattement, la crainte, le dégoût face à un climat répressif de plus en plus lourd - et puis le déclic qui soudain pousse à faire ses valises et à partir, dans la précipitation et sans point de chute assuré. » | Par Alain Barluet | mercredi 9 mars 2022

Monday, March 07, 2022

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

Des Ukrainiens préparent une barrière avec des sacs de sable, à Kiev, lundi 7 mars. GLEB GARANICH/REUTERS

LE FIGARO : REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

Envoyé spécial à Irpin

La vieille dame, élégante dans son manteau de fourrure et sa toque, avance d’un pas lent sous le tonnerre des canons. Au milieu du flot d’habitants d’Irpin, qui fuient leur ville à la hâte sous les tirs dans une atmosphère d’apocalypse, elle est à bout de forces, mais refuse toute assistance. Calme, elle porte d’un bras son sac à main en cuir et de l’autre quelques provisions dans un sac en plastique avec une saisissante dignité. Des chiens apeurés par une rafale de kalachnikov courent entre ses jambes. Elle regarde devant elle, imperturbable. «Que Dieu nous garde, qu’il nous protège.» Machinalement, elle murmure une prière lorsqu’elle croise un soldat ukrainien ou un secouriste. Elle laisse derrière elle les ruines et les flammes de sa ville, écrasée par les bombes de l’armée russe et où les combats font rage depuis plus de dix jours, les forces ukrainiennes défendant pied à pied ce dernier verrou au nord-ouest de Kiev sur la route du centre-ville. » | Par Patrick Saint-Paul | lundi 7 mars 2022

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Saturday, March 05, 2022

La Suisse, paradis perdu des milliardaires proches du Kremlin

Le ministre des Affaires étrangères suisses, Ignazio Cassis, prononce un discours lors d’une session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, lundi, à Genève. FABRICE COFFRINI/AFP

LE FIGARO : DÉCRYPTAGE - La confédération helvétique est sortie de sa réserve habituelle en reprenant «l’intégralité» des sanctions économiques de l’UE contre la Russie au détriment des oligarques russes proches de Poutine.

Genève

«Nous avons franchi le pas et le Conseil fédéral le fait avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque» a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères suisses, Ignazio Cassis, à l’issue d’une session extraordinaire consacrée à la crise russo-ukrainienne à Berne. Ce pas, qualifié de «difficile» par celui qui est aussi le président en exercice de la Confédération, a consisté à reprendre intégralement les sanctions infligées par l’UE à la Russie.

Après quelques jours de tergiversations et un week-end de mobilisation de la population suisse, la position d’équilibriste helvète n’était plus tenable. «La neutralité, ce n’est pas se taire», avait tonné la présidente verte du Conseil national (Chambre basse), Irène Kälin, en ouvrant les débats parlementaires lundi matin. » | Par Marion Moussadek Emonot | Publié : jeudi 3 mars 2022 ; mis à jour : vendredi 4 mars 2022

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Sunday, February 27, 2022

L’Ukraine sera-t-elle l’Afghanistan de Poutine?

Après avoir repoussé une colonne russe, des soldats ukrainiens inspectent une zone de combat dans Kiev, le 26 février, à la recherche d’éventuels obus non explosés. SERGEI SUPINSKY/AFP

LE FIGARO : DÉCRYPTAGE - S’il est probable que Kiev finira par céder aux assauts de l’armée russe, on peut s’attendre ensuite à une longue résistance mêlant guerre de partisans, harcèlements et résistance passive.

Le 11 décembre 1994, lorsque le Kremlin avait lancé ses troupes à l’assaut de la Tchétchénie, un responsable russe avait déclaré qu’il viendrait à bout de la rébellion en 48 heures. Mais il avait fallu cinq semaines aux forces armées russes, et un déchaînement inouï de violences, de bombardements aériens et d’attaques de tanks, pour s’emparer du palais présidentiel, le 21 janvier 1995. Le conflit dura deux ans et il fut suivi d’un deuxième, plus long encore, en 1999. Grozny fut rasée, la Tchétchénie détruite. Les guerres ne se passent jamais comme prévu. À Grozny hier comme à Kiev aujourd’hui.

Les signes sont encore faibles, mais ils existent. Une première offensive contre Kiev, pensée comme un blitzkrieg, qui devait assurer la prise de l’aéroport d’Hostomel puis un raid au centre de la capitale pour y décapiter le pouvoir politique, capturer ou tuer Volodymyr Zelensky, a été contrecarrée par la résistance ukrainienne. Quelques tanks russes échoués au bord des routes. Des bombardiers abattus par la défense ukrainienne. De jeunes prisonniers russes au regard perdu affirmant ne rien savoir de cette guerre où ils ont été projetés. » | Par Isabelle Lasserre | dimanche 27 février 2022

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Jean-Louis Thiériot: «Sommes-nous prêts pour une guerre de haute intensité?» : TRIBUNE - La France et l’Europe doivent adapter leurs capacités de défense, argumente le député et membre de la Commission Défense de l’Assemblée nationale. »

Saturday, February 26, 2022

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

Des membres des services ukrainiens recherchent des obus non explosés après un combat contre des soldats russes à Kiev, dans la matinée du 26 février 2022. SERGEI SUPINSKY / AFP


LE FIGARO : REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Envoyé spécial à Kiev

Face à une caserne militaire, située à une dizaine de kilomètres de la place Maïdan, l'avenue de la Victoire est jonchée de débris des combats de la nuit. Près d'un pont où gisent trois carcasses calcinées encore fumantes de camions de transport de troupes, des soldats ukrainiens ramassent des restes humains mêlés aux éclats d'obus et de grenades et aux douilles de kalachnikov, qu'ils placent dans des sacs en plastique. Au loin, des tirs d'obus sourds ponctuent ce début de matinée sous un soleil froid. Aux abords d'un abribus aux vitres fracassés par les éclats et les rafales, trois soldats ukrainiens gardent le corps d'un camarade tué au combat, enveloppé dans un morceau de moquette. Des soldats creusent des abris et des tranchées en prévision des nouveaux combats à venir. » | Par Patrick Saint-Paul | samedi 26 février 2022

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Pour la manière criminelle dont Poutine se comporte envers l'Ukraine et les Ukrainiens, il appartient à La Haye ! L'homme mérite d'être jugé sévèrement et rapidement. Il ne devrait pas être autorisé à vivre dans le luxe et le confort extrême dans son palais, où qu'il se trouve. C'est un homme mauvais. Qu'il périsse ! – © Mark