LE FIGARO : DÉCRYPTAGE - Dimanche 6 mars, le patriarche Kirill de Moscou a justifié la guerre en Ukraine par la nécessité de défendre la «sainte Russie» face à un Occident jugé décadent.
C'est un sermon qui a suscité de nombreux commentaires - souvent inquiets, sinon choqués - dans le monde orthodoxe. Quelques jours plus tôt, le primat de l'Église russe orthodoxe avait pourtant été sommé par certaines de ses ouailles de condamner la guerre de Poutine en Ukraine, ou a minima, d'appeler à la paix et à la réconciliation. L'occasion lui était fournie sur un plateau, le 6 mars, dimanche du Pardon, importante fête précédent le début du Carême orthodoxe.
Mais dans la cathédrale du Christ-Saint-Sauveur à Moscou, le patriarche Kirill, qui avait déjà béni les soldats russes le 24 février, jour de l'offensive en Ukraine, puis évoqué les «forces du mal» en référence aux «ennemis» de Poutine et du «monde russe», est allé plus loin encore. Dans cette homélie mêlant théologie et géopolitique, le primat de l'Église russe orthodoxe défend une guerre sainte qui ne dit pas son nom face à un Occident jugé décadent. Un sermon qui en dit long sur la proximité idéologique entre Kirill et Vladimir Poutine. » | Par Bénédicte Lutaud | mardi 8 mars 2022
Réservé aux abonnés
Si ce patriarche veut trouver la décadence, il n'a pas besoin de chercher plus loin que les propres oligarques et kleptocrates de la Russie ! – © Mark
À LIRE AUSSI :
Pourquoi le conflit en Ukraine est aussi une guerre religieuse : DÉCRYPTAGE - Vladimir Poutine instrumentalise les divisions entre les deux Églises orthodoxes d'Ukraine pour justifier l'invasion militaire du pays. Mais le sentiment national ukrainien pourrait l'emporter. »