LE MONDE :
Antonio Costa, Pedro Sanchez et Olaf Scholz se prononcent, dans une tribune au « Monde », contre « une candidate d’extrême droite qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie ».
Tribune. L’Europe fait face à un changement d’époque. Dans une tentative de réécrire l’histoire, Vladimir Poutine a lancé une attaque brutale contre l’Ukraine et son peuple. Les images de Marioupol, Boutcha ou Kramatorsk nous rappellent les périodes les plus sombres de l’Europe. Mais l’agression de Vladimir Poutine va encore plus loin. Il a enfreint la règle la plus fondamentale de notre ordre de paix européen : ne pas redessiner les frontières par la force, comme nous l’avons fait tant de fois au cours de notre passé sanglant. Sa guerre vise les valeurs que la France et nos pays défendent : la démocratie, la souveraineté, la liberté et l’Etat de droit.
Néanmoins, les populistes et l’extrême droite dans tous nos pays ont fait de Vladimir Poutine un modèle idéologique et politique, se faisant l’écho de ses revendications nationalistes. Ils ont copié ses attaques contre les minorités et la diversité. Ils partagent son rêve d’une nation uniforme. Nous ne devons pas l’oublier, même si ces politiciens tentent aujourd’hui de prendre leurs distances avec l’agresseur russe.
A la lumière de ces éléments, le second tour de l’élection présidentielle française n’est pas, pour nous, une élection comme les autres. Le choix auquel le peuple français est confronté est crucial pour la France et pour chacun d’entre nous en Europe. C’est le choix entre un candidat démocrate, qui croit que la France est plus forte dans une Union européenne (UE) puissante et autonome, et une candidate d’extrême droite, qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie – des valeurs fondamentales qui nous viennent directement des Lumières françaises.
» | Antonio Luis Santos da Costa, premier ministre du Portugal depuis 2015, membre du Parti socialiste ; Pedro Sánchez Pérez-Castejón, Président du gouvernement espagnol depuis 2018, membre du parti socialiste ouvrier espagnol ; Olaf Scholz, Chancelier fédéral d’Allemagne depuis décembre 2021, membre du Parti social-démocrate | jeudi 21 avril 2022
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