Dans le Wisconsin, "État bascule" ("swing state") et véritable microcosme des États-Unis, des électeurs livrent leurs espoirs et leurs attentes, esquissant le portrait sociologique d’une Amérique morcelée.
Dans la course à l’élection présidentielle américaine, le duel entre Donald Trump et Kamala Harris s’annonce extrêmement serré. Pour départager les deux candidats à la Maison-Blanche, le vote des "États bascule" ("swing states" en anglais) sera déterminant, notamment celui du Wisconsin. Ce n’est donc pas un hasard si les Républicains y ont organisé leur convention, et si Kamala Harris y a prononcé son discours d’investiture. Véritable microcosme de la nation tout entière, le territoire reflète les profondes disparités sociales et politiques qui se sont creusées dans le pays. Si des villes comme Milwaukee et Madison sont acquises aux Démocrates, les territoires ruraux demeurent un bastion des valeurs prônées par les soutiens de Donald Trump. Alors que ce dernier semblait partir favori, le retrait de Joe Biden au profit de sa vice-présidente pourrait changer la donne. À l’approche du scrutin, le réalisateur Tim Boehme parcourt l’État à la rencontre d’habitantes et d’habitants de tous milieux sociaux, entre ville et campagne, brossant le portrait sociologique d’un pays profondément morcelé.
Documentaire de Tim Boehme (États-Unis, 2024, 52mn)
Oct 20, 2024 | Documentaire disponible jusqu'au 24/11/2024
Exploration inédite de l’Alhambra, à Grenade, cité palatiale fortifiée embrasée par le soleil andalou, joyau de l’art islamique et témoin de l’ultime royaume musulman en Espagne.
Lorsqu'en 1492 les couronnes d'Aragon et de Castille font tomber le sultanat de Grenade et pénètrent à l'intérieur des dix hectares cernés de muraille de sa forteresse, au sommet de la colline qui domine la ville, les envahisseurs restent muets devant la magnificence du lieu. C'est que l'Alhambra ("Al Hamra", littéralement "la rouge", en arabe, la couleur caractéristique de ses murs), dont les travaux ont débuté en 1238, demeure la plus importante merveille architecturale des sultans nasrides, la dernière dynastie musulmane d’Espagne. Les murs des palais, recouverts de calligraphie arabe, racontent par la voix des vizirs, les Premiers ministres également poètes, huit siècles de splendeurs de l'art islamique. Les jardins, joyaux de verdure au cœur d'une région aride, sont irrigués par un ingénieux système développé au XIIIe siècle, qui continue en partie à fournir aujourd’hui l'eau nécessaire aux nombreuses essences d'arbres fruitiers, plantées pour créer une impression d’éden terrestre. Au cœur de la cité palatiale, la célèbre fontaine aux douze lions, alimentant des canaux qui représentent les quatre fleuves du paradis décrit dans le Coran, apporte la preuve que la figuration, tant qu'elle n'investissait pas le domaine religieux, avait toute sa place dans le monde musulman.
En compagnie d’experts, d’archéologues et de restaurateurs de l'Alhambra, tous passionnés, Marc Jampolsky (Versailles – Le palais retrouvé du Roi-Soleil) révèle le destin aussi exceptionnel que tragique de ce chef-d’œuvre arabo-andalou. Une exploration privilégiée d'un site à la beauté exubérante, prouesse architecturale qui fit de la géométrie une ressource formelle et expressive sans égale.
Documentaire de Marc Jampolsky (France, 2024, 1h32mn)
Oct 16, 2024 | Documentaire disponible jusqu'au 27/01/2025
Dans le sillage de Donald Trump, jamais la droite radicale américaine n'a paru aussi puissante. Remontant aux sources de la "révolution républicaine" qui, depuis les années 1990, a préparé l’avènement des ultraconservateurs, une chronologie essentielle pour comprendre comment les États-Unis sont arrivés au bord du chaos.
"Si vous me remettez à la Maison-Blanche, on éradiquera les communistes, les fascistes et les voyous gauchistes qui vivent comme une vermine au sein de notre pays." Si Donald Trump paraît aujourd'hui plus extrémiste que jamais, son ascension fulgurante n’est pas seulement le résultat de son talent pour les coups de force. Elle couronne la stratégie méthodique imaginée voici près de quarante ans par une minorité d’hommes politiques et de lobbyistes en mal de pouvoir : la droite radicale américaine. Dans les années 1990, sous l’impulsion de Newt Gingrich, quelques ultraconservateurs fomentent une "révolution républicaine", combinant méthodes agressives et diabolisation effrénée de toute opposition. Leur but : disséminer leur idéologie dans les arcanes du système politique (en infiltrant par exemple la Cour suprême), jouer la fracture du pays quitte à le pousser au bord du chaos. Mais comment ces réactionnaires aux penchants autoritaires ont-ils pu prendre les leviers du pouvoir ? Jusqu’où iront-ils dans la menace qu’ils font peser sur la démocratie américaine et l'unité de la nation ?
Remise en cause de l'avortement, violences de Charlottesville en 2017, assaut du Capitole en 2021, flambée des actes racistes... Jamais la droite radicale n'a paru aussi puissante et visible qu'aujourd'hui. Ce documentaire fait entendre les voix d’historiens, d’universitaires, de journalistes, mais aussi de conseillers œuvrant pour le parti républicain, pour remonter aux sources d’une vague de fond qui a permis à Trump de faire sauter tous les verrous moraux et de se proclamer "le vengeur" d’une certaine Amérique. Entre manœuvres et manipulations médiatiques, il raconte comment les républicains sont passés en quelques années du parti de l'ordre à celui de l'insurrection. Aujourd’hui, même certains d’entre eux estiment que les États-Unis sont entrés dans une "guerre civile froide". Les démons de la Sécession sont réveillés...
Documentaire d'Alice Cohen (France, 2024, 53mn)
Diese Dokumentation ist auf Deutsch hier verfügbar. – Mark
Oct 9, 2024 | Pourquoi le pape Pie XII, au pouvoir de 1939 à 1958, a-t-il gardé le silence face à l’extermination des juifs par les nazis ? Face aux accusations de complaisance, son successeur François a ouvert en 2020 les archives du Vatican.
Depuis les années 1960, notamment avec la pièce de théâtre Le vicaire de l'Allemand Rolf Hochhuth, qui l’accuse d’indifférence face à la persécution des juifs et la Shoah, le pape Pie XII est régulièrement mis en cause pour avoir gardé tout au long de la Seconde Guerre mondiale un silence absolu face aux crimes du nazisme. Réclamées depuis des décennies par les historiens et les organisations juives, les archives de son pontificat ont été ouvertes en 2020 sur décision du pape François. Son mutisme s’explique-t-il par son souci, comme l’affirment ses défenseurs, de rester neutre et de ne pas exposer les catholiques aux représailles nazies ? A-t-il cherché à s’opposer d’une manière quelconque à l’extermination des juifs ? Qu’en savait-il, et quelle était sa marge de manœuvre ? Quel rôle a joué l’antisémitisme avéré d’une partie de l’Église et du Vatican dans cette inertie manifeste ?
Accord secret
À peine élu, en 1939, Pie XII reçoit les émissaires de Hitler au Vatican pour des négociations secrètes. Le IIIe Reich veut éviter que l’Église catholique condamne publiquement sa politique guerrière et ses persécutions antisémites. Le pape accède à cette demande, à condition que les catholiques gardent leur liberté de pratiquer leur religion. Pour comprendre les conséquences de cet accord secret, ce documentaire s’appuie sur ce que les archives ont révélé à ce jour, avec l’éclairage des historiens David I. Kertzer, Klaus Kühlwein et Emma Fattorini, tous trois spécialistes du sujet. Un bilan nuancé et riche d’enseignement de l’attitude du Saint-Siège et de son chef à l’égard de la Shoah, y compris après 1945, lorsque des criminels de guerre allemands ont bénéficié de complicités actives au sein du Vatican.
Documentaire de Christel Fomm (Allemagne, 2021, 53mn)
Disponible jusqu'au 06/01/2025
Jul 31, 2024 | De la guerre froide à nos jours, l'expansion de l'évangélisme a favorisé l’émergence d’un fondamentalisme chrétien dans nombre de pays. Troisième volet : le 6 janvier 2021, certains des insurgés qui prennent d'assaut le Capitole prient et brandissent des pancartes se revendiquant de Jésus.
Le 6 janvier 2021, certains des insurgés qui prennent d'assaut le Capitole prient et brandissent des pancartes se revendiquant de Jésus. Les évangéliques partisans de Trump exportent leur combat en Europe et en Israël, convaincus par leur compréhension millénariste de la Bible que le Christ est sur le point de revenir en Terre sainte. Ils y prennent fait et cause pour les colons et l'extrême droite qui revendiquent au nom de Dieu les Territoires palestiniens. C'est sous l'influence de son conseil évangélique, installé pour la première fois au coeur de l'exécutif, que Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale de l'État juif.
Devant la multiplication des signaux d'alarme, l'Alliance évangélique mondiale a fini par condamner, en 2021, la montée de ce "nationalisme chrétien" de combat, et sa collusion avec les partis d'extrême droite. Mais en juin 2022, l'annulation par la Cour suprême des États-Unis de l'arrêt Roe vs Wade, garantissant le droit à l'avortement, a offert au fondamentalisme évangélique une nouvelle victoire. Tournée sur plusieurs années et dans plusieurs pays (États-Unis, Brésil, Corée du Sud, République démocratique du Congo et France, dans la "méga-église" Martin-Luther-King de Créteil), la passionnante enquête de Thomas Johnson réunit analyses de spécialistes et témoignages d'une multiplicité de fidèles et de leaders du mouvement. Beaucoup d'entre eux, comme la pasteure Paula White, qui dirigeait à la Maison-Blanche le conseil évangélique chargé de prier pour Donald Trump et le protéger des "forces du mal", ou Michele Bachmann, ex-députée américaine, égérie du Tea Party, aujourd'hui à la tête de l'une des richissimes universités évangéliques qui fleurissent aux États-Unis, assènent en souriant de stupéfiantes contre-vérités. D'autres chrétiens, comme le "repenti" Robert Schenck, Jerushah Duford, la petite-fille de Billy Graham, ou le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, ont rejoint les rangs de ceux qui luttent contre la propagation de la haine, qu'elle vise des femmes désirant avorter ou qu'elle relaie le battage des suprémacistes blancs. Fourmillant d'archives inédites et d'incursions dans les célébrations géantes de l'évangélisme, la série révèle les rouages financiers, politiques et médiatiques d'une idéologie religieuse décidée à étendre son empire sur les consciences.
Série documentaire de Thomas Johnson (France/États-Unis, 2023, 53mn)
Rediffusion disponible jusqu'au 29/09/2024
Jul 13, 2024 | La postérité a fait du nazisme une affaire allemande, occultant le rôle joué par l'Autriche, terre natale du Führer et laboratoire des politiques antijuives du IIIe Reich. Fin 1918, l'Empire austro-hongrois, vaincu, est dépecé. En proie à la misère, au chômage et à l'instabilité politique, la jeune République autrichienne cède aux sirènes du pangermanisme, courant pétri d'antisémitisme et de xénophobie.
Fondé en 1920, dans le sillage de son grand frère allemand, le Parti national-socialiste attire de plus en plus de sympathisants et multiplie les coups de force, au point d'être interdit en juillet 1933. Le 12 mars 1938, lorsque Hitler annexe l'Autriche - dans la ferveur populaire -, les nazis sortent de leur clandestinité. Des personnalités comme Ernst Kaltenbrunner ou Arthur Seyss-Inquart enclenchent la machine de répression avec un zèle terrifiant. Le camp de concentration de Mauthausen est construit dès le mois d'août, tandis que les handicapés mentaux et physiques sont assassinés. Adolf Eichmann, nazi autrichien de la première heure, est envoyé à Vienne pour vider la ville de sa population juive. La nouvelle province du Reich devient pionnière en la matière, à travers un système fondé sur la spoliation et l'émigration forcée, qui conduira aux premières déportations - Berlin n'expédiera ses premiers convois que deux ans plus tard. De la France à la Pologne en passant par les Pays-Bas, les cadres du régime sont bientôt envoyés dans les territoires occupés pour mettre à profit leur expérience. Une fois la guerre terminée, l'Autriche sera pourtant auréolée du statut de "première victime du nazisme". Il faudra attendre 1991 pour que le chancelier Franz Vranitzky mette fin au déni, en reconnaissant la responsabilité de son pays dans les crimes commis.
Avec le temps, la connaissance du passé s'affine, mais les idées reçues restent parfois tenaces. De la responsabilité de l'Autriche dans les atrocités du nazisme à la faillite européenne engendrée par la crise des subprimes, du rôle joué par l'Angleterre dans la résistance à Hitler à la création de l'État d'Israël, fruit des rapports de force entre grandes puissances, cette passionnante collection documentaire porte un nouveau regard sur l'histoire récente en bousculant les certitudes et en décryptant les faits. Une lecture revue et corrigée, déroulée dans des récits limpides tissés de saisissantes archives.
Série documentaire (France, 2022, 53mn)
Disponible jusqu'au 23/09/2024
Ce documentaire est également disponible en allemand. Cliquez ici pour le visionner. – Mark
Jul 29, 2024 | De la guerre froide à nos jours, l'expansion de l'évangélisme a favorisé l’émergence d’un fondamentalisme chrétien. En trois volets, cette enquête fouillée dévoile les rouages d'une redoutable machine politico-religieuse décidée à étendre son empire sur les consciences.
Présent sur tous les continents, le mouvement évangélique, en rapide et constante expansion, compte aujourd'hui quelque 660 millions de fidèles. S'il réunit différentes Églises, ce protestantisme conservateur reste dominé par un courant fondamentaliste devenu au fil des décennies une redoutable machine politique. Il a contribué à porter au pouvoir, entre autres, Donald Trump et Jair Bolsonaro. Tous deux ont été défaits dans les urnes, mais leur présidence respective a renforcé les liaisons dangereuses entre pouvoir, finances et religion, au service d'un "nationalisme chrétien" de plus en plus offensif. Remontant au XVIe siècle, aux racines d'un phénomène à la fois omniprésent et méconnu, ce premier volet en retrace la genèse et la mutation décisive qui intervient en 1942, avec la fondation de la National Association of Evangelicals américaine, qui entend reconquérir la société. Avec la guerre froide, le prédicateur Billy Graham va donner à cet objectif un formidable élan. Sillonnant le globe au fil de "croisades" anticommunistes d'évangélisation, il galvanise des meetings géants au service des présidents conservateurs, d'Eisenhower à Nixon. Opposé à la ségrégation, il se tient pourtant à l'écart du mouvement pour les droits civiques emmené par Martin Luther King. Après le Watergate, il se retire de la politique intérieure pour se consacrer au reste du monde, visitant au total 185 pays. Dans son sillage, la dynamique d'expansion se poursuit et les "méga-églises" se multiplient en Corée du Sud, au Brésil ou au Nigeria, où de nouveaux leaders religieux vont récolter ce qu'il a semé.
Devant la multiplication des signaux d'alarme, l'Alliance évangélique mondiale a fini par condamner, en 2021, la montée de ce "nationalisme chrétien" de combat, et sa collusion avec les partis d'extrême droite. Mais en juin 2022, l'annulation par la Cour suprême des États-Unis de l'arrêt Roe vs Wade, garantissant le droit à l'avortement, a offert au fondamentalisme évangélique une nouvelle victoire. Tournée sur plusieurs années et dans plusieurs pays (États-Unis, Brésil, Corée du Sud, République démocratique du Congo et France, dans la "méga-église" Martin-Luther-King de Créteil), la passionnante enquête de Thomas Johnson réunit analyses de spécialistes et témoignages d'une multiplicité de fidèles et de leaders du mouvement. Beaucoup d'entre eux, comme la pasteure Paula White, qui dirigeait à la Maison-Blanche le conseil évangélique chargé de prier pour Donald Trump et le protéger des "forces du mal", ou Michele Bachmann, égérie du Tea Party, ex-députée américaine, aujourd'hui à la tête de l'une des richissimes universités évangéliques qui fleurissent aux États-Unis, assènent en souriant de stupéfiantes contre-vérités. D'autres chrétiens, comme le "repenti" Robert Schenck, Jerushah Duford, la petite-fille de Billy Graham, ou le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, ont rejoint les rangs de ceux qui luttent contre la propagation de la haine, qu'elle vise des femmes désirant avorter ou qu'elle relaie le battage des suprémacistes blancs. Fourmillant d'archives inédites et d'incursions dans les célébrations géantes de l'évangélisme, la série révèle les rouages financiers, politiques et médiatiques d'une idéologie religieuse décidée à étendre son empire sur les consciences.
Série documentaire de Thomas Johnson (France/États-Unis, 2023, 53mn)
Rediffusion disponible jusqu'au 29/09/2024
Diese Doku-Serie ist auch auf Deutsch verfügbar. Um Teil 1 anzusehen, klicken Sie hier. – Mark
Jul 13, 2024 | La postérité a fait du nazisme une affaire allemande, occultant le rôle joué par l'Autriche, terre natale du Führer et laboratoire des politiques antijuives du IIIe Reich. Fin 1918, l'Empire austro-hongrois, vaincu, est dépecé. En proie à la misère, au chômage et à l'instabilité politique, la jeune République autrichienne cède aux sirènes du pangermanisme, courant pétri d'antisémitisme et de xénophobie.
Fondé en 1920, dans le sillage de son grand frère allemand, le Parti national-socialiste attire de plus en plus de sympathisants et multiplie les coups de force, au point d'être interdit en juillet 1933. Le 12 mars 1938, lorsque Hitler annexe l'Autriche - dans la ferveur populaire -, les nazis sortent de leur clandestinité. Des personnalités comme Ernst Kaltenbrunner ou Arthur Seyss-Inquart enclenchent la machine de répression avec un zèle terrifiant. Le camp de concentration de Mauthausen est construit dès le mois d'août, tandis que les handicapés mentaux et physiques sont assassinés. Adolf Eichmann, nazi autrichien de la première heure, est envoyé à Vienne pour vider la ville de sa population juive. La nouvelle province du Reich devient pionnière en la matière, à travers un système fondé sur la spoliation et l'émigration forcée, qui conduira aux premières déportations - Berlin n'expédiera ses premiers convois que deux ans plus tard. De la France à la Pologne en passant par les Pays-Bas, les cadres du régime sont bientôt envoyés dans les territoires occupés pour mettre à profit leur expérience. Une fois la guerre terminée, l'Autriche sera pourtant auréolée du statut de "première victime du nazisme". Il faudra attendre 1991 pour que le chancelier Franz Vranitzky mette fin au déni, en reconnaissant la responsabilité de son pays dans les crimes commis.
Avec le temps, la connaissance du passé s'affine, mais les idées reçues restent parfois tenaces. De la responsabilité de l'Autriche dans les atrocités du nazisme à la faillite européenne engendrée par la crise des subprimes, du rôle joué par l'Angleterre dans la résistance à Hitler à la création de l'État d'Israël, fruit des rapports de force entre grandes puissances, cette passionnante collection documentaire porte un nouveau regard sur l'histoire récente en bousculant les certitudes et en décryptant les faits. Une lecture revue et corrigée, déroulée dans des récits limpides tissés de saisissantes archives.
Série documentaire (France, 2022, 53mn)
Disponible jusqu'au 23/09/2024
Sie können sich diesen Dokumentarfilm mit dem Titel „Nazis, Made in Austria | Geschehen, neu gesehen“ hier ansehen. – Mark
Jun 30, 2024 | En archives et éclairages d’historiens, un décryptage de cette "nuit" de trois jours qui vit les nazis commettre une vague d’assassinats politiques à l'été 1934, aspirant l’Allemagne dans la barbarie.
À l’été 1934, Hitler, qui a liquidé la démocratie allemande en un temps record, se retrouve pourtant pris en étau entre deux forces antagonistes : d’un côté, la frange révolutionnaire de son parti, le NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands), incarnée par son ami Ernst Röhm, le chef de la Sturmabteilung (SA), formation paramilitaire du parti nazi ; de l’autre, les milieux conservateurs, révulsés par les excès de cette faction qui menace la Reichswehr, l’armée régulière. Cofondée par Hitler et Röhm en 1921 à Munich, la SA a joué un rôle fondamental dans l’ascension des nazis. Si le putsch manqué du 9 novembre 1923, qui a amené le futur dictateur à viser une conquête du pouvoir par les urnes, avait éloigné ce dernier de Röhm, les deux hommes se sont retrouvés en 1930. Surfant sur les ravages de la Grande Dépression, le premier a fait campagne devant des foules grandissantes, pendant que le second tenait la rue par la terreur.
Mais en juin 1934, les services rendus ne comptent plus. Göring, le numéro deux du régime, Himmler, le chef de la SS, et Heydrich, son adjoint, pressent le Führer de neutraliser Röhm, en inventant un projet de coup d’État. Au matin du 30 juin, à Bad Wiessee, Hitler, revolver au poing, procède à l’arrestation de son ancien frère d’armes – abattu le lendemain dans sa cellule – et déclenche une vague d’assassinats à travers le pays, qui se déchaînera jusqu’au 2 juillet, ciblant les dignitaires de la SA mais aussi des opposants conservateurs et catholiques. Présentés comme une purge interne, ces meurtres seront légalisés rétroactivement. Après la mort du président Hindenburg, le 2 août 1934, Hitler, désormais soutenu par les élites conservatrices et l’armée régulière, peut précipiter l’Allemagne dans la barbarie.
Entrelaçant images d’archives et passionnantes analyses d’historiens français et allemands, ce documentaire retrace l’ascension commune, mêlée de fascination réciproque, d’Hitler et de Röhm, le tribun et le militaire. Il déroule la chronologie détaillée et expose les conséquences de ces trois jours sanglants qui, par des compromissions insidieuses au plus haut sommet de l’État, ont légitimé la terreur nazie.
Documentaire de Gérard Puechmorel et Marie-Pierre Camus (France, 2020, 1h29mn)
Disponible jusqu'au 12/09/2024
Dieser Dokumentarfilm ist auch auf Deutsch verfügbar unter dem Titel „Durch Mord zur absoluten Macht - Hitler dezimiert die SA“. Um den Film anzusehen, klicken Sie gefälligst hier. – Mark Alexander
Dec 25, 2023 | Portrait intime de la plus célèbre reine de France, à travers la restauration du hameau du domaine de Trianon, havre de paix imaginé par Marie-Antoinette pour fuir l'effervescence du château de Versailles.
"Ici, je ne suis pas reine, je suis moi-même." Niché au bout du domaine de Trianon, au château de Versailles, le hameau de Marie-Antoinette, comme sorti d'un conte de Grimm, est l'aboutissement d'un rêve pour la reine : celui d'échapper aux contraintes d'une cour qu'elle juge poussiéreuse. Dès son arrivée au palais en 1770, la jeune fille, alors âgée de 14 ans, ne cesse d'échapper au protocole, refusant notamment de porter "le grand corps", un corset rigide à la mode chez les courtisanes. À la mort de Louis XV, en 1774, elle accède au trône et hérite du Petit Trianon où elle se réfugie. Avec son goût affûté pour les modes de l'époque, elle y façonne un sublime paysage romantique de style anglo-chinois. Ordonnatrice de cette construction titanesque, qui s'étale sur plusieurs années, l'Autrichienne finit par ruiner les finances royales, ce qui attisera la colère du peuple. Son désir d'intimité grandissant, elle entame en 1783 la construction d'un village dont elle confie la réalisation à l'architecte Richard Mique. Maisons à colombages, étang, potager, laiterie : dans ce décor de théâtre, Marie-Antoinette éduque ses enfants et vit ses amours à l'abri des regards
Reine bâtisseuse
Plus de deux cent trente ans après sa construction, le hameau de Marie-Antoinette, abandonné depuis son occupation par l'impératrice Marie-Louise jusqu'à la fin du XIXe siècle, retrouve son faste grâce aux travaux de restauration des artisans, que l'on suit sur ce chantier d'exception démarré en 2015. Riche d'archives et d'interventions, de l'architecte en chef des Monuments historiques au jardinier en chef du Trianon, ce superbe documentaire-fiction met en lumière une facette méconnue de la reine : celle d'une incroyable maîtresse d'œuvre, qui a orchestré la transformation romantique d'un lieu au charme pastoral.
Documentaire de Sylvie Faiveley et Mark Daniels (France, 2018, 1h30mn)
Rediffusion jusqu'au 29/02/2024
Ce docufilm est le même en français que le précédent mis en ligne ci-dessous en allemand. – Mark
Oct 14, 2023 | De l’Antiquité à nos jours, le dense récit de deux millénaires d’intolérance et de persécution à l’égard des juifs. Dernier épisode : après la Shoah, la communauté internationale découvre avec stupeur l’extermination de 6 millions de juifs.
Pourtant, l’antisémitisme n’a pas disparu, comme en témoigne le pogrom de Kielce, en Pologne, où des rescapés des camps sont massacrés. Après la proclamation de l’État d’Israël en 1948, les populations juives doivent, en majorité, quitter les pays arabes. En 1965, à l’issue du concile Vatican II, l’Église met fin à deux mille ans d’antijudaïsme. Après une période d’accalmie dans les années 1960, l’antisémitisme adopte de nouveaux visages.
Instrumentalisation
Fondée sur les travaux de nombreux chercheurs – historiens, théologiens, islamologue, psychanalyste, anthropologue… –, cette traversée de deux millénaires d’antisémitisme impressionne par sa riche iconographie, son érudition et sa densité. Elle accable aussi, tant l’histoire se répète. Aux brèves accalmies (la période Al-Andalus, la Pologne des XVIe et XVIIe siècles…) succèdent des torrents de haine, le fléau voyageant à travers l’Europe. Battant en brèche l’idée d’un rejet immémorial, la série montre par quels ressorts l'antisémitisme, instrumentalisé pour des raisons religieuses, politiques ou économiques, s’est construit et recyclé à travers le temps. Les nazis ont par exemple puisé dans l’imagerie moyenâgeuse pour stigmatiser leurs contemporains. Mais ces persécutions ont paradoxalement renforcé l’existence de la communauté juive, qui s’est structurée à force d’être ramenée à une identité fantasmée. Cette histoire des discriminations est donc aussi celle d’une émancipation et d’une résistance, des protestations du philosophe Philon au Ier siècle à l’épithète rageuse de Robert Badinter (interviewé dans la série) contre le négationniste Robert Faurisson, qualifié de "faussaire de l’histoire", en passant par le poème du Russo-Israélien Haïm Bialik en réaction au pogrom de Kichinev de 1903. Cette œuvre littéraire, pour une fois suivie d’effet, exhortait les juifs à "se réveiller" et provoqua un exode massif vers des terres plus hospitalières.
Série documentaire de Jonathan Hayoun et Judith Cohen Solal (France, 2022, 52mn)
Rediffusion jusqu'au 11/02/2024
Sep 6, 2023 | Archives souvent inédites et témoins de premier plan racontent en trois volets denses et précis l'histoire trop longtemps ignorée d'un djihadisme européen toujours à l'oeuvre.
Née dans les années 1980 à la faveur de la guerre contre l'occupation soviétique en Afghanistan, l'idéologie djihadiste a étendu en quatre décennies son influence totalitaire et son empreinte sanglante à tous les continents. Mentor d'Oussama ben Laden, le Palestinien Abdallah Azzam en élabore la théorie à Peshawar, au Pakistan, et y recrute des combattants étrangers dès 1984. En 1989, alors que l'Occident célèbre la fin d'une guerre froide qu'il pense avoir gagnée, ces quelques milliers d'"Arabes afghans" vont allumer les braises de nouvelles guerres, selon des méthodes qui ne seront comprises qu'après le 11 septembre 2001. Certains d'entre eux vont combattre au côté des islamistes algériens contre leur gouvernement, ou des musulmans de Bosnie en butte aux exactions des forces serbes. D'autres trouvent asile à Londres où, au long de la décennie 1990, ils créent en toute quiétude un écosystème djihadiste qui sera baptisé "Londonistan". Des dynamiques semblables s'enclenchent au Danemark et en Belgique. Les premiers attentats suscités par cet activisme encore sous les radars ont lieu aux États-Unis (World Trade Center, 1993) et en France (Paris, 1995), mais ne permettent pas de prendre conscience du phénomène. Le 11 septembre 2001, Al-Qaïda, qui a utilisé ses relais en Europe pour organiser les attentats les plus meurtriers de l'histoire à ce jour (2 977 morts), émerge comme un acteur global en sidérant le monde entier.
Territoire mouvant En trois volets denses, précis et fluides, Hugo Micheron et Magali Serre retracent en profondeur quatre décennies d'une histoire largement méconnue, en dépit de son ultramédiatisation depuis les années 2000. De Londres à Copenhague en passant par Paris, Madrid ou Bruxelles, ils explorent avec une exhaustivité inédite à la télévision le territoire mouvant du djihadisme européen, grâce à des archives saisissantes, dont certaines n’avaient jamais été montrées jusqu’ici, et des entretiens approfondis avec des témoins de premier plan – anciens djihadistes "repentis", mais aussi chercheurs, policiers, journalistes... Cette remarquable synthèse permet de comprendre comment ce phénomène en constante évolution a profité des failles des démocraties européennes. Et rappelle qu'il constitue pour l'avenir un enjeu décisif, non pas seulement sécuritaire, mais aussi politique.
Djihad sur l'Europe Série documentaire (France, 2023, 52mn)
Disponible jusqu'au 10/03/2024
Aug 13, 2023 | La postérité a fait du nazisme une affaire allemande, occultant le rôle joué par l'Autriche, terre natale du Führer et laboratoire des politiques antijuives du IIIe Reich. Fin 1918, l'Empire austro-hongrois, vaincu, est dépecé. En proie à la misère, au chômage et à l'instabilité politique, la jeune République autrichienne cède aux sirènes du pangermanisme, courant pétri d'antisémitisme et de xénophobie.
Fondé en 1920, dans le sillage de son grand frère allemand, le Parti national-socialiste attire de plus en plus de sympathisants et multiplie les coups de force, au point d'être interdit en juillet 1933. Le 12 mars 1938, lorsque Hitler annexe l'Autriche - dans la ferveur populaire -, les nazis sortent de leur clandestinité. Des personnalités comme Ernst Kaltenbrunner ou Arthur Seyss-Inquart enclenchent la machine de répression avec un zèle terrifiant. Le camp de concentration de Mauthausen est construit dès le mois d'août, tandis que les handicapés mentaux et physiques sont assassinés. Adolf Eichmann, nazi autrichien de la première heure, est envoyé à Vienne pour vider la ville de sa population juive. La nouvelle province du Reich devient pionnière en la matière, à travers un système fondé sur la spoliation et l'émigration forcée, qui conduira aux premières déportations - Berlin n'expédiera ses premiers convois que deux ans plus tard. De la France à la Pologne en passant par les Pays-Bas, les cadres du régime sont bientôt envoyés dans les territoires occupés pour mettre à profit leur expérience. Une fois la guerre terminée, l'Autriche sera pourtant auréolée du statut de "première victime du nazisme". Il faudra attendre 1991 pour que le chancelier Franz Vranitzky mette fin au déni, en reconnaissant la responsabilité de son pays dans les crimes commis.
Bousculer les certitudes
Avec le temps, la connaissance du passé s'affine, mais les idées reçues restent parfois tenaces. De la responsabilité de l'Autriche dans les atrocités du nazisme à la faillite européenne engendrée par la crise des subprimes, du rôle joué par l'Angleterre dans la résistance à Hitler à la création de l'État d'Israël, fruit des rapports de force entre grandes puissances, cette passionnante collection documentaire porte un nouveau regard sur l'histoire récente en bousculant les certitudes et en décryptant les faits. Une lecture revue et corrigée, déroulée dans des récits limpides tissés de saisissantes archives.
Série documentaire (France, 2022, 53mn)
Disponible jusqu'au 14/10/2023
AVERTISSEMENT ! Comme il a été écrit ci-dessus au début de la vidéo, ce documentaire ne convient pas du tout aux enfants. Les jeunes et les personnes sensibles doivent également faire preuve d’extrême prudence lorsqu’ils regardent ce documentaire. – Mark
Bitte beachten Sie, daß diese hervorragende Dokumentation auch in der deutschen Sprache erhältlich ist. Klicken Sie bitte hier, um sie zuzuschauen. – Mark
Aug 13, 2023 | La postérité a fait du nazisme une affaire allemande, occultant le rôle joué par l'Autriche, terre natale du Führer et laboratoire des politiques antijuives du IIIe Reich. Fin 1918, l'Empire austro-hongrois, vaincu, est dépecé. En proie à la misère, au chômage et à l'instabilité politique, la jeune République autrichienne cède aux sirènes du pangermanisme, courant pétri d'antisémitisme et de xénophobie.
Fondé en 1920, dans le sillage de son grand frère allemand, le Parti national-socialiste attire de plus en plus de sympathisants et multiplie les coups de force, au point d'être interdit en juillet 1933. Le 12 mars 1938, lorsque Hitler annexe l'Autriche - dans la ferveur populaire -, les nazis sortent de leur clandestinité. Des personnalités comme Ernst Kaltenbrunner ou Arthur Seyss-Inquart enclenchent la machine de répression avec un zèle terrifiant. Le camp de concentration de Mauthausen est construit dès le mois d'août, tandis que les handicapés mentaux et physiques sont assassinés. Adolf Eichmann, nazi autrichien de la première heure, est envoyé à Vienne pour vider la ville de sa population juive. La nouvelle province du Reich devient pionnière en la matière, à travers un système fondé sur la spoliation et l'émigration forcée, qui conduira aux premières déportations - Berlin n'expédiera ses premiers convois que deux ans plus tard. De la France à la Pologne en passant par les Pays-Bas, les cadres du régime sont bientôt envoyés dans les territoires occupés pour mettre à profit leur expérience. Une fois la guerre terminée, l'Autriche sera pourtant auréolée du statut de "première victime du nazisme". Il faudra attendre 1991 pour que le chancelier Franz Vranitzky mette fin au déni, en reconnaissant la responsabilité de son pays dans les crimes commis.
Bousculer les certitudes
Avec le temps, la connaissance du passé s'affine, mais les idées reçues restent parfois tenaces. De la responsabilité de l'Autriche dans les atrocités du nazisme à la faillite européenne engendrée par la crise des subprimes, du rôle joué par l'Angleterre dans la résistance à Hitler à la création de l'État d'Israël, fruit des rapports de force entre grandes puissances, cette passionnante collection documentaire porte un nouveau regard sur l'histoire récente en bousculant les certitudes et en décryptant les faits. Une lecture revue et corrigée, déroulée dans des récits limpides tissés de saisissantes archives.
Série documentaire (France, 2022, 53mn)
Disponible jusqu'au 14/10/2023
AVERTISSEMENT ! Ce documentaire n'est pas adapté aux enfants. Les jeunes et les personnes sensibles doivent également faire preuve d’une extrême prudence lorsqu’ils regardent.
Übrigens ist diese hervorragende Dokumentation auch in der deutschen Sprache verfügbar. Klicken Sie bitte hier den Film zuzusehen. – Mark
Jul 30, 2023 | Emblèmes de la Chine nouvelle qui réussit, les millionnaires patrons d'entreprise sont la nouvelle cible d'une vaste campagne de purge qui semble avoir été décidée au plus haut niveau du régime chinois. Selon la presse économique occidentale, plusieurs dizaines de patrons, certains dirigeants les plus grandes entreprises du pays, auraient disparu depuis deux ans.
Certaines ONG avancent le chiffre de 400 millionnaires évanouis. Évidemment, aucune donnée officielle n’existe.
Nous avions commencé ce reportage avec Hu Kexin. Après avoir fait fortune dans les produits ménagers et agricoles, il a décidé de devenir l'empereur de la boulangerie en Chine. Il a acheté des milliers d'hectares de terres en France afin de produire une farine de qualité et recruté des formateurs français pour ses futurs boulangers chinois. Et puis, un beau jour, M. Hu s’est évaporé. Officiellement, il était désormais "très occupé". Dans la presse chinoise, rien n’a filtré sur son sort. Ses partenaires français n'ont plus de ses nouvelles...
À New York, dans son appartement à 40 millions de dollars surplombant Central Park, Guo Wangui se présente comme un survivant. Une bonne partie de sa famille a été assassinée en Chine. Il organise désormais la "résistance des milliardaires" depuis son exil américain. Grâce à son immense fortune, il finance une chaîne YouTube pour prévenir ses frères de richesse et dénoncer le Parti communiste chinois : "Le PCC a voulu créer des riches pour développer le pays. Mais maintenant, il a peur de nous, peur du pouvoir que peut donner l'argent, alors il nous fait disparaître". Qui sont ces riches chinois qui disparaissent ?
Jul 15, 2023 | Comment mieux prendre en charge les patients atteints de diabète, une maladie chronique qui touche de plus en plus de personnes dans le monde ? Menée sur trois continents, une enquête fouillée sur une situation alarmante.
C'est un fléau qui touche déjà plus de 430 millions de personnes dans le monde et devrait frapper un adulte sur dix en 2040. Maladie auto-immune pour celui de type 1, liée à la malbouffe et à la sédentarité pour le type 2, le diabète se déclare sans prévenir. Malgré des promesses renouvelées de remèdes miracles depuis la découverte en 1922 du rôle de l'insuline dans la stabilisation du taux de glucose dans le sang, le traitement de cette maladie chronique du pancréas pâtit d'une obsession partagée par la communauté médicale et les laboratoires : celle du contrôle glycémique, qui pousse à accumuler les traitements médicamenteux en négligeant leurs effets secondaires parfois fatals. Les patients sont poussés dans une escalade thérapeutique, qui n'empêche en rien la progression d'une maladie entraînant amputations, cécité et accidents cardio-vasculaires. Alors que les arrêts de travail, les invalidités et le coût des traitements pèsent lourd sur les finances publiques, l'industrie pharmaceutique, elle, continue de prospérer grâce à la maladie : le diabète représente en effet un marché colossal de 46 milliards de dollars annuels.
Explosion
Aux États-Unis, le coût élevé des traitements, laissé à la charge des malades, voit nombre d'entre eux privés de soins adaptés ou contraints à des arbitrages douloureux pour les financer. Si, en Allemagne, on commence à privilégier pour les diabétiques de type 2 un sevrage médicamenteux associé à une meilleure hygiène de vie, l'explosion des cas dans un pays comme le Sénégal fait craindre le pire pour l'avenir. Fruit d'une enquête sur trois continents, cet état des lieux approfondi et alarmant donne la parole à des patients, parmi lesquels le musicien Bertrand Burgalat, diagnostiqué à l'adolescence diabétique de type 1 et cofondateur de l'association Diabète et Méchant, ainsi qu'à des experts de la santé, des chercheurs et des médecins. Il ouvre aussi des pistes prometteuses pour améliorer la prise en charge des malades.
Documentaire de Dorothée Frénot et Benoît Rossel (France, 2020, 1h26mn)
Disponible jusqu'au 22/11/2023
Mar 23, 2023 | Livre sacré de l’Islam, le Coran est considéré dans la tradition musulmane comme immuable et inchangé depuis sa création. Pourtant, la découverte de manuscrits très anciens au Yémen démontre que le Coran aurait une histoire. Versions concurrentes, lectures variables, organisation différente des sourates… Ce documentaire remonte aux origines du livre saint des musulmans.
Disponible jusqu'au 20/09/2023
Diese Dokumentation ist hier auf Deutsch verfügbar.
May 5, 2023 | En janvier 2020, les drones de Trump éliminaient un des personnages les plus craints du Moyen-Orient, le général iranien Qassem Soleimani. Retour sur celui qui fut l’homme de l’ombre des mollahs et le héros de tout un peuple, à qui l’Iran doit sa puissance actuelle.
Un assassinat personnalisé et ultrasophistiqué. Le 3 janvier 2020, alors qu’il se trouve à Bagdad, Qassem Soleimani est abattu par des drones américains. Commandité par Donald Trump après de nombreuses hésitations, l’assassinat du général iranien constitue une catastrophe pour ses compatriotes. Révéré telle une icône, charismatique et courageux, le commandant de la Force Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution, était en effet considéré comme le numéro deux du régime des mollahs. Celui qui se révéla très jeune comme un meneur d’hommes pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988) fut surtout l'infatigable artisan de "l'axe de résistance" : une extension de la puissance iranienne qui a permis à Téhéran de contrôler le "croissant chiite", un large territoire partant des côtes libanaises jusqu'aux frontières afghanes, en passant par la Syrie et l'Irak. Un destin exceptionnel pour ce fils de paysan des montagnes qui a réussi à influer sur la géopolitique mondiale.
Défier l’Occident
Comment Qassem Soleimani est-il devenu l’homme à abattre pour les États-Unis ? Avec cette élimination, les Américains ont-ils durablement affaibli l’Iran ? Ce documentaire retrace le parcours de celui qui eut le tort de si souvent défier le leadership américain : renforcement du Hezbollah, prise de pouvoir sur l’Irak grâce aux chiites locaux, attentats contre les intérêts américains, etc. À la fois brillant stratège, fin politique, maître espion et tueur sanguinaire, cette haute figure des Gardiens de la révolution personnalisait sans doute trop la puissance et la duplicité prêtées à la République islamique par ses ennemis. Iraniens, Irakiens et Américains, personnalités politiques, diplomatiques et militaires de premier plan dressent le portrait de ce personnage secret, mythique dans son pays, adulé autant que redouté.
Documentaire de Magali Serre (France, 2021, 52mn)
Disponible jusqu'au 08/07/2023
Jun 4, 2023 | Les blessures de la guerre civile et du franquisme expliquent-elles la polarisation croissante de la vie politique espagnole, entre une extrême gauche toujours forte et l’ascension du parti d’extrême droite Vox ? État des lieux.
La vie politique espagnole connaît depuis quinze ans une polarisation croissante, spectaculaire à l’échelle de l’Europe. La crise économique de 2008 et le conflit autour de l’indépendance catalane ont vu émerger successivement le parti Podemos, à gauche, puis celui d’extrême droite Vox. Leur succès a poussé à se radicaliser les formations historiques comme le Parti populaire (PP) et le parti socialiste (PSOE), tandis que les centristes perdaient du terrain. Certains discours raniment ainsi les fantômes de la guerre civile (1936-1939) et des crimes amnistiés du franquisme, qui ont laissé dans la mémoire collective des plaies jamais refermées. Au point que, sur fond d’une crise sanitaire qui a accentué encore les inégalités, cette attraction vers les extrêmes donne l'image d'un pays fracturé.
Échos de guerre
Outre l’écrivain Javier Cercas, dont l’œuvre se nourrit de l’histoire de la guerre d’Espagne et de ses échos dans le présent, Marcel Mettelsiefen rencontre différents représentants et militants politiques, comme Pablo Iglesias, cofondateur et ancien dirigeant de Podemos, Carles Puigdemont, Lluïsa Erill et Anna Rufí, leader et militantes indépendantistes catalans, Maria Avila, une activiste du droit au logement, Emilio Silva, président d’une association de réhabilitation des victimes du franquisme, le matador Morante de la Puebla, candidat pour Vox en 2018, ainsi qu’Antonio Mellado, un membre de ce parti. Le passionnant état des lieux d’un pays et de ses lignes de faille.
Documentaire de Marcel Mettelsiefen (Espagne, 2022, 52mn)
Disponible jusqu'au 28/08/2023
May 27, 2023 | Peu d’oeuvres de la littérature mondiale peuvent se targuer d’exercer un aussi grand pouvoir de fascination que "Les contes des mille et une nuits". Retour sur l’histoire du célèbre recueil onirique aux multiples et mystérieuses origines.
Apparus dans l’Inde ancienne au IVe siècle, ces récits oniriques se transmettent oralement jusqu’à la Perse, puis sont traduits et enrichis par des marchands arabes, avant de subir d’autres influences. Premier Européen à traduire le mystérieux recueil, l’orientaliste français Antoine Galland (1646-1715) déclenche un véritable engouement pour ces contes, Les mille et une nuits s’imposant comme le texte le plus lu après la Bible. Le héros Aladdin, en particulier, jouit alors d’une popularité toute particulière qui perdurera. Pourtant, beaucoup ignorent que ni Aladdin ou la lampe merveilleuse ni Sinbad le marin ni Ali Baba et les quarante voleurs ne faisaient partie de la version originale. Des siècles durant, les chercheurs se sont efforcés en vain de retracer l’origine de ces histoires orphelines. La découverte fortuite d’un manuscrit dans la bibliothèque apostolique du Vatican permet cependant d’en retracer en partie la paternité : il s’agit d’extraits des Mémoires du chrétien syrien Hanna Dyâb, né à Alep en 1688, qui en 1709, lors d’un voyage à Paris, avait raconté certains contes à Antoine Galland.
Documentaire de Thomas Staehler (Allemagne, 2021, 52mn)
Disponible jusqu'au 18/08/2023
Diese Dokumentation ist hier auf Deutsch verfügbar. – Mark