LE MONDE : L’ancien premier ministre britannique déplore, dans une tribune au « Monde », le projet du Parti populaire de s’allier, en cas de victoire, avec Vox et son programme hypernationaliste, anti-LGBT + et anti-immigration. Cela révèle à quel point le nationalisme et le populisme sont en train de se systématiser.
Les élections législatives du dimanche 23 juillet, en Espagne, sont importantes non seulement pour l’avenir de ce pays, mais également pour celui de l’Europe. La défaite du premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, pourrait permettre au parti d’extrême droite Vox, qui rassemble des démagogues sans envergure, d’acquérir un réel pouvoir parlementaire. En outre, si, comme on s’y attend, Vox et le Parti populaire (PP) – conservateur – forment un gouvernement de coalition, disparaîtrait la mise à distance des politiciens d’extrême droite, une tradition qui perdure depuis la mort du généralissime Francisco Franco, en 1975.
Si Vox devait participer au gouvernement espagnol, son programme effrayant, hypernationaliste, anti-LGBT +, antiféministe et anti-immigration, plongerait l’Europe encore un peu plus dans un abîme de droite. La capitulation face au parti de la part des conservateurs de centre droit, qui rejetaient habituellement les alliances avec l’extrême droite mais qui cherchent désespérément à revenir au pouvoir, aurait des répercussions sur tout le continent, notamment parce que l’Espagne exerce la présidence du Conseil de l’Union européenne jusqu’au 31 décembre. » | Gordon Brown, Ancien premier ministre du Royaume-Uni | dimanche 23 juillet 2023
Espagne : Vox, le parti d’extrême droite au centre du jeu lors des élections législatives anticipées : L’échiquier politique espagnol s’est reconfiguré depuis 2014, et oppose désormais deux blocs : le PSOE aspire à la victoire de l’union des gauches et à rester au pouvoir. A droite, le PP part favori et n’écarte pas de gouverner en coalition avec Vox. »