LE FIGARO: Élu président de la République, François Hollande succède à François Mitterrand dans l'imaginaire socialiste. Pourtant, il revient de loin. Personne ne pensait qu'il serait un jour le héros de la gauche
Comme si de rien n'était, François Hollande est devenu président. Personne ne l'avait imaginé, sauf lui sans doute. À 57 ans, il succède pourtant à François Mitterrand, l'équivalent pour la gauche du général de Gaulle. Ce n'est pas rien: il entre dans l'Histoire comme le deuxième président socialiste de la Ve République. Qui pense encore aujourd'hui que Hollande est un «homme normal» ? Lui sans doute. Il revendique la formule. Mais pour les autres, les regards vont définitivement changer. François Hollande ne sera plus jamais cet ancien rondouillard bonhomme, vif et blagueur, que décrivaient ses camarades socialistes avec une pointe de condescendance. C'est la clé: personne ne s'est jamais méfié de lui alors qu'au fond, il construisait patiemment son ambition. Quand a-t-il commencé à y songer? Secret à l'extrême, l'homme n'en parlait jamais. Au PS, on s'en doutait. Mais on ne lui donnait aucune chance. «Hollande président? On rêve!», s'est un jour exclamé Laurent Fabius. Hollande président? «Quelle histoire!», aurait pu dire François Mitterrand. » | Par Nicolas Barotte, François-Xavier Bourmaud | dimanche 06 mai 2012
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