Thursday, May 27, 2010

Voile intégral : Un défi au monde islamique

GUYSEN INTERNATIONAL NEWS: Dans son nouveau rapport 2010 sur la situation des droits de l'Homme, Amnesty International a pris position contre le projet de loi française visant à interdire le voile intégral dans l'espace public. Un projet de loi audacieux qui entre pourtant en contradiction avec le droit interne et international, et risque en outre d’envenimer les relations de l’hexagone avec la communauté musulmane.

"Que cela soit au Proche-Orient ou dans les pays du Golfe, les médias - et surtout Al-Jazira - suivent avec attention le débat et sont assez critiques à l'égard de la France », s’inquiète un chercheur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

L’ancien ministre des Affaires étrangères Hervé de Charrette prévient :"Ni les Français, ni le Parlement ne sont assez informés du retentissement international que peut avoir la prohibition du voile intégral".

Les musulmans acceptent en effet difficilement « l’islam républicain » que veut promouvoir le gouvernement Français. Pour eux, l’Islam, en tant que message spirituel et universel, n’a pas vocation à être réglementé par un Etat. Cette divergence de point de vue provoque chez les musulmans, lorsque l’on veut interdire le voile intégral, l’incompréhension, voir le sentiment que l’on s’attaque à leur communauté.

« Cette interdiction me gêne. On est dans le pays de la liberté, les femmes peuvent montrer leur string, provoquer les hommes par des tenues indécentes, mais on n'accepte pas qu'elles soient pudiques », estime Charif Muldi, marchand ambulant tunisien vivant à Paris.

Beaucoup plus radical, le collectif pro-palestinien Cheikh Yassine a avancé que les musulmans étaient devenus "des moutons noirs" en France .

La loi française pourrait donc provoquer une contestation populaire dans les pays arabes. Il est même possible que des régimes autoritaires ou des groupes religieux radicaux instrumentalisent cette question en organisant des manifestations, estime Barah Mikhaï, spécialiste de la région. >>> Par Martin Lippmann | Jeudi 27 Mai 2010