LE FIGARO: La résolution adoptée vendredi reproche à Téhéran d'avoir dissimulé l'existence d'un autre site d'enrichissement d'uranium.
Les grandes puissances ont réussi à obtenir une condamnation sans nuances de l'Iran, vendredi à Vienne, au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Présentée par la France et les États-Unis, une résolution en huit points dénonçant les activités nucléaires clandestines de Téhéran sur le site de Fordo et demandant à l'agence d'en informer le Conseil de sécurité des Nations unies a été adoptée par 25 voix sur les 35 que compte le Conseil des gouverneurs, l'organe exécutif de l'AIEA. Cuba, la Malaisie et le Venezuela, soutiens traditionnels de l'Iran, ont voté contre, tandis que le Brésil a préféré s'abstenir.
Cette résolution, qui traduit les «inquiétudes sérieuses» de l'AIEA à l'égard du site clandestin d'enrichissement d'uranium de Fordo, dont l'existence avait été révélée le 25 septembre, n'implique pas l'adoption de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran.
Il faudra pour cela que le nouveau directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, qui prendra ses fonctions mardi prochain, évoque cette impasse auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, comme le lui enjoint la résolution. Il s'agirait alors de dégager un nouveau consensus à New York en faveur d'une telle mesure punitive à l'égard de Téhéran, qui toucherait cette fois à ses activités énergétiques et pourrait conduire à un blocus partiel de ses exportations de gaz et de pétrole non raffiné.
L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a aussitôt évoqué des «conséquences», tout en assurant que l'Iran «ne sortirait pas du traité de non-prolifération» (TNP). Moment charnière >>> De correspondant du Figaro à Vienne, Maurin Picard | Vendredi 27 Novembre 2009