LE TEMPS: Ankara déplore la lenteur du processus d’adhésion. Le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a réaffirmé cette semaine lors de sa première visite à Ankara que son pays n’était pas opposé à l’avenir européen de la Turquie
Non, l’Allemagne n’est pas opposée à l’avenir européen de la Turquie. Le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, est venu le confirmer lors de sa première visite officielle en Turquie depuis son entrée en fonction en octobre. «Je vais être très clair, a-t-il déclaré jeudi au côté de son homologue Ahmet Davutoglu. Ce sur quoi l’Union européenne et la Turquie se sont mises d’accord tient toujours, et cela s’applique au gouvernement allemand. Je m’y engage.»
Pragmatisme
Il a ainsi confirmé la poursuite de la politique menée ces dernières années par Berlin, et cela malgré le changement de coalition intervenu en septembre. Le chef des libéraux allemands (FDP) Guido Westerwelle est en effet davantage ouvert à la candidature turque que ne le sont la chancelière Angela Merkel et sa formation chrétienne démocrate (CDU-CSU), ouvertement hostile à l’entrée d’un pays de 72 millions d’habitants à majorité musulmane. Le FDP, plus pragmatique, souhaite poursuivre la politique menée jusqu’à présent et respecter les engagements pris. Dans l’accord de coalition rédigé par les partenaires gouvernementaux, ces divergences ont abouti à une formulation prudente qui confirme l’objectif d’une «adhésion» mais non automatique. Ambiguë aux yeux des Turcs, cette position a toutefois le mérite de ne pas leur être trop hostile. >>> Delphine Nerbollier | Samedi 09 Janvier 2010