LE FIGARO: L'accueil réservé à la chancelière mardi à Athènes pour sa visite officielle a choqué les Allemands. Ils jugent les slogans hostiles «ingrats», alors que l'Allemagne reste le premier créancier de la Grèce.
L'Allemagne est sous le choc après l'accueil réservé à sa chancelière par la rue grecque. Les images des manifestations d'opposants à la venue d'Angela Merkel, mardi en Grèce, avec force symboles nazis et slogans de rejet, s'étalaient dans presque tous les journaux mercredi. Soutenue par les sociaux-démocrates, la coalition de centre droit de la chancelière a cloué au pilori le patron de Die Linke, le parti de la gauche radicale, qui a cautionné les dérapages en défilant à Athènes.
«L'Allemagne n'a pas mérité ça: des protestations nauséabondes contre Merkel à Athènes! Et nous payons encore plus», s'exclamait en une le quotidien populaire Bild qui qualifie la visite d'«erreur politique», «en dépit des bonnes intentions» qui ont présidé à son organisation. «On ne peut pas être plus ingrat. Ça suffit», écrit le journal, qui avait suggéré aux Grecs de vendre leurs îles ou encore l'acropole pour rembourser leurs dettes en 2010.
La visite de la chancelière, à l'invitation de son homologue grec Antonis Samaras, avait pour but d'apaiser les tensions entre Berlin et Athènes. Merkel est venue à Athènes marquer son empathie et offrir ses encouragements. Un petit geste symbolique marque pourtant l'étendue de l'incompréhension entre les deux capitales en dépit d'une certaine complicité affichée par les deux dirigeants. » | Par Patrick Saint-Paul | Correspondant à Berlin | mercredi 10 octobre 2012