LE FIGARO : REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
En près de dix ans de métier, Kateryna Haliant n’avait jamais pleuré après une consultation. «C’est parce qu’on ne m’avait jamais raconté l’enfer», dit-elle. Cette psychologue clinicienne est l’une des quelques professionnels qui ont choisi de recevoir en consultation, gratuitement et de manière anonyme, des jeunes filles et des femmes affirmant avoir été violées par des militaires russes dans des territoires que ces derniers occupaient.
Les histoires se ressemblent, «comme si les Russes avaient planifié tout cela», juge Kateryna Haliant. «D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants», raconte-t-elle, précisant que dans quasiment tous les cas connus par elle et ses collègues il s’agit de viols en réunion commis par des hommes de tous âges. » | Par Margaux Benn | lundi 4 avril 2022
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