Saturday, February 19, 2022

Dans l’est de l’Ukraine, le scénario du pire

LE MONDE : Avec la flambée de violences dans les républiques pro-russes de la région du Donbass, Moscou et ses relais sont soupçonnés d’instrumentaliser les réfugiés et de mettre en scène les tensions pour avoir un prétexte à une intervention militaire.

Après des bombardements sur une école et des maisons de Vrubivka, près de la ligne de contact dans la région de l’oblast de Louhansk, à l’est de l’Ukraine, le 18 février 2022. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

CRISE UKRAINIENNE

Entre provocations, manipulations et violences, les événements se sont précipités, depuis vendredi 18 février au Donbass, faisant redouter une offensive de Moscou. Samedi matin, un soldat ukrainien a été tué par un éclat d’obus et les dirigeants des deux républiques séparatistes prorusses de cette région de l’est de l’Ukraine ont décrété « la mobilisation générale ».

Coup sur coup, vendredi, les autorités séparatistes avaient annoncé des explosions et mis en scène l’évacuation de la population vers la Russie. Ces violences, présentées comme des provocations ukrainiennes, pourraient servir de prétextes à une intervention militaire russe. Les images, filmées par les séparatistes puis largement diffusées par les télévisions aux ordres du Kremlin, pourraient permettre à Vladimir Poutine de justifier l’opération auprès de sa propre opinion publique. Les autorités prorusses avaient d’abord déclaré qu’une voiture piégée avait explosé près d’un bâtiment officiel, à Donetsk, ville sous leur contrôle. Puis, dans la cité voisine de Lougansk, une portion de gazoduc avait pris feu après une « puissante explosion », selon les agences de presse russes citant des correspondants sur place puis une deuxième détonation avait retenti. Aucun de ces incidents n’avait fait de victime. » | Par Nicolas Ruisseau (Moscou, correspondance) et Faustine Vincent (Kharkiv, Ukraine, envoyée spéciale) | samedi 19 février 2022

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