LE FIGARO : DÉCRYPTAGE - Un décalage s’est installé ces derniers jours entre l’alarmisme de l’Administration Biden et l’appréciation des Européens quant à l’imminence d’une invasion de l’Ukraine par les forces russes.
Depuis les derniers développements de la crise ukrainienne à la fin de l’année dernière, un troublant décalage est apparu entre les perceptions des uns et des autres. Début novembre 2021, quand le gouvernement américain a tiré la sonnette d’alarme en affirmant que l’armée russe préparait une nouvelle offensive militaire de grande envergure contre l’Ukraine, les responsables de Kiev étaient restés plutôt dubitatifs. Même chose sur la ligne de front, près de Marioupol, où les militaires, habitués au renforcement des forces russes depuis le printemps 2021, ne voyaient pas l’imminence d’une intervention qui, selon Washington et l’Otan, aurait pu avoir lieu fin décembre ou début janvier.
Ce même décalage déconcertant s’observe aujourd’hui entre les analyses alarmistes des États-Unis et du Royaume-Uni et les propos plus modérés de la France, de l’Europe et des Ukrainiens. Depuis plusieurs jours, Joe Biden prévient de l’imminence probable d’une nouvelle intervention russe en Ukraine. Il a annoncé le possible déploiement de 8500 militaires américains, placés en état d’alerte pour augmenter, en cas de besoin, les troupes de l’Otan. Il a aussi décidé de rapatrier les familles des diplomates en poste à Kiev, mesure immédiatement imitée par le Royaume-Uni et l’Australie. » | Par Isabelle Lasserre | mardi 25 janvier 2022
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