LE FIGARO : EXCLUSIF - Dans la nuit du 30 au 31 août, les derniers soldats américains ont quitté l'aéroport de la capitale afghane. Les talibans, évincés du pouvoir il y a tout juste vingt ans, règnent à nouveau d'une main de fer sur l'Afghanistan. Nos reporters ont pu les rencontrer.
Sur la route qui mène de nulle part à Kaboul, une centaine d'hommes ¬armés à bord de vieilles motos fond sur l'immense forteresse. Hurlant des slogans à la gloire du mouvement taliban, tirant en l'air et sur les gardes qui s'interposent, la horde traverse la cour dans un tourbillon de poussière ocre. Et libère, en quelques minutes, les milliers de détenus de cette prison ultrasécurisée aux portes de la capitale afghane : des frères d'armes, mais aussi des membres du groupe État islamique et de la nébuleuse al-Qaida, ainsi que plusieurs criminels jugés particulièrement dangereux. Deux ou trois heures après ce coup d'éclat, sorte de prélude à la victoire, la guérilla pénètre dans la capitale. La République islamique d'Afghanistan cède sa place à l'Émirat islamique.
Le nouveau maître des lieux, c'est lui : Hazrat Wali « Zindani » (le prisonnier). Imposant trentenaire aux boucles noires qui encadrent un visage carré, il a fait de ses huit années de -détention un nom de guerre, et un ¬argument pour régner aujourd'hui sur son ancienne prison. « C'est à mon tour d'être le gardien », tonne-t-il, avant de nous annoncer d'un rictus carnassier : « Bienvenue à Pul-e-Charkhi… Ici, vous êtes chez moi ! » » | Par Margaux Benn et Véronique de Viguerie | jeudi 2 septembre 2021
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Nous devons sûrement tous trouver incroyable que ce groupe hétéroclite de combattants ait pu vaincre la superpuissance mondiale ! – © Mark