Si le désespoir avait un visage, il ressemblerait à celui d’Abdul Karim Ouzbek. «J’avais déjà perdu deux enfants à cause des talibans. Aujourd’hui, j’ai perdu mon pays», chevrote ce natif de Takhar, en Afghanistan, réfugié in extremis à Van, en Turquie. Dimanche soir, il n’a pas fermé l’œil de la nuit, collé à l’écran de son smartphone, bombardé d’images de panique relayées sur les réseaux sociaux. Comme une traînée de poudre, le piège des «Étudiants en théologie» venait de se refermer sur l’Afghanistan. À 40 ans, ce père de six enfants connaît leurs méthodes moyenâgeuses - il les a déjà endurées de 1996 à l’intervention américaine de 2001. Il est familier de leurs menaces - il n’a cessé de les subir pendant la relative accalmie de ces deux dernières décennies. Jusqu’à ce que le danger frappe en direct à sa porte. » | Par Delphine Minoui | Publié : lundi 16 août 2021 ; mis à jour : mardi 17 août 2021
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