REUTERS FRANCE: ISTANBUL - Recep Tayyip Erdogan a de nouveau pris pour cible la France en invitant samedi Paris à revisiter son histoire coloniale plutôt que le passé ottoman de la Turquie.
Cette attaque du Premier ministre turc intervient à cinq jours de l'examen par les députés français d'un texte de l'UMP rendant illégale la négation du génocide arménien de 1915.
"Ceux qui veulent étudier un génocide feraient mieux de se retourner sur leur passé et de se pencher sur leur propre histoire, sale et sanglante", a-t-il dit à l'issue d'un entretien avec le président du Conseil national de transition libyen (CNT), Mustapha Abdeljalil.
"Si l'Assemblée nationale française veut s'intéresser à l'Histoire, qu'elle prenne la peine de s'enquérir sur les événements en Afrique, au Rwanda et en Algérie.
"Qu'elle fasse des recherches pour savoir combien de personnes les soldats français ont tuées, comment ils les ont tuées et avec quelles méthodes inhumaines", a ajouté le chef du gouvernement turc, dont c'est la première déclaration depuis son opération chirurgicale.
Vendredi, Ankara a prévenu la France que les relations entre les deux pays risquaient de subir de graves conséquences si le Parlement français votait la loi rendant illégale la négation du génocide arménien de 1915.
Le président Nicolas Sarkozy avait froissé la Turquie début octobre en lui donnant quelques mois pour reconnaître le génocide arménien de 1915, faute de quoi la France pourrait légiférer pour sanctionner pénalement le négationnisme turc.
La proposition de loi, soumise par l'UMP, le parti majoritaire, doit être examinée jeudi à l'Assemblée nationale.
La commission des Lois de l'Assemblée a adopté le 7 décembre à l'unanimité moins deux voix ce texte, qui prévoit une peine d'un an de prison et une amende de 45.000 euros en cas de contestation du génocide. » | Daren Butler, Grégory Schwartz et Jean-Loup Fiévet pour le service français | samedi 17 décembre 2011