Wednesday, June 24, 2009

La tension monte entre l'Iran et le Royaume-Uni

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Un manifestant brandit une pancarte anti-britannique, devant l'ambassade du Royaume-Uni à Téhéran, le 15 juin. Photo : L’Express

L’EXPRESS.fr: Après avoir dénoncé l'ingérence occidentale dans le mouvement anti-Ahmadinejad, Téhéran cible Londres, promu ennemi numéro un du régime.

Aux grandes heures de la Révolution islamique, en 1979, l'ayatollah Khomeini dénonçait le "Grand Satan" américain. Si la rhétorique n'a pas évolué, la cible est mouvante. Désormais, son successeur Ali Khamenei s'emporte contre l'"Angleterre diabolique". Dans son prêche à l'Université de Téhéran, le 19 juin, le Guide suprême s'en est ouvertement pris au gouvernement britannique, qu'il accuse de téléguider les manifestations.

"Ils montrent leur vraie hostilité envers l'Etat islamique iranien, et le plus mauvais d'eux est le gouvernement britannique", s'est-il offusqué. Dans l'assistance, les "Marg bar Ingles" [mort à l'Angleterre, ndlr] ont vite résonné dans une clameur. Dans un élan de conspirationnisme décati, il a renchéri: "[Ce sont] des loups affamés en embuscade, prêts à retirer le masque diplomatique de leur visage. Ne négligez pas ces gens-là!".

Talion diplomatique

Loin d'être une surprise, cette escalade verbale ne fait que raviver des plaies toujours ouvertes entre les deux pays. Depuis plus de 50 ans, l'Iran et le Royaume-Uni nourrissent un ressentiment partagé. De la lutte pour le contrôle du pétrole à la fatwa lancée par Khomeini contre Salman Rushdie, leurs relations bilatérales sont au mieux exécrables, au pire inexistantes.

Comme un écho à la "chasse aux bouc-émissaires étrangers" que déplore le Guardian, le régime a commencé à expulser en début de semaine les sujets de sa Majesté un peu trop entreprenants à son goût. >>> Par Olivier Tesquet | Mardi 23 Juin 2009