LE TEMPS: L’Autorité palestinienne demande aux Vingt-Sept de soutenir sa démarche en vue d’une reconnaissance par le Conseil de sécurité d’un Etat palestinien indépendant. Les autorités israéliennes de leur côté mettent en garde contre tout «geste unilatéral»
Par la voie de son ministre des Négociations, Saëb Erekat, l’Autorité palestinienne (AP) a officiellement demandé lundi aux représentants diplomatiques européens en poste dans la région de soutenir son plan visant à proclamer unilatéralement l’indépendance d’un Etat palestinien «dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est (la partie arabe de la ville) pour capitale». Dans la foulée, le président du comité exécutif de l’OLP, Yasser Abed Rabo (un proche conseiller du président Mahmoud Abbas), a entamé des démarches auprès des instances des Nations unies afin de présenter le projet au Conseil de sécurité.
Malgré l’enthousiasme de façade de l’entourage de Mahmoud Abbas, la proclamation éventuelle de l’indépendance de la Palestine sur quelques parcelles de Cisjordanie suscite le plus souvent des réactions mitigées. Au sein même de l’AP, le colonel Jibril Rajoub, un responsable du Fatah qui passe pour un successeur potentiel du président palestinien, a estimé que des négociations directes avec Israël sont à ses yeux «préférables a tout geste unilatéral». Une position identique à celle de la diplomatie égyptienne ainsi qu’aux vues de l’émissaire de l’Union européenne, Marc Hotte.
Quant au Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, il a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne participerait pas au processus initié par l’AP. «Il faut d’abord libérer les territoires occupés avant de proclamer l’indépendance», a déclaré l’un des porte-parole du mouvement islamiste. >>> Serge Dumont | Mardi 17 Novembre 2009