LE MONDE – ÉDITORIAL : La nouvelle première ministre doit succéder à Boris Johnson, mardi. Son discours libéral semble déconnecté du marasme économique et social dans lequel se débat le Royaume-Uni. Il est à espérer que Mme Truss sorte de ce « grand écart » entre idéologie libérale et réalités pour soutenir les plus fragiles et de sauver les services publics.
Rarement, en temps de paix, un premier ministre britannique est arrivé au pouvoir alors que son pays se trouve dans un tel chaos et affronte une telle série de menaces. Liz Truss, 47 ans, qui devait succéder officiellement, mardi 6 septembre, à Boris Johnson après avoir rencontré la reine Elizabeth, va diriger un Royaume-Uni en proie à une crise économique, sociale, énergétique et politique sans équivalent depuis plusieurs décennies. Ni son mode d’élection – par les seuls 172 000 adhérents du Parti conservateur, plutôt des Anglais du Sud, âgés et fortunés –, ni les promesses qu’elle a scandées pour être désignée – moins d’impôts, moins d’Etat, moins d’Europe –, ne paraissent de bon augure pour sortir le pays du marasme et améliorer ses relations avec ses voisins, dont la France.
Avec ses dockers et conducteurs de train en colère, ses consommateurs en révolte contre des factures d’électricité et de gaz astronomiques – elles doivent presque doubler en octobre –, ses eaux usées déversées dans la Manche, le pays ne donne pas une image reluisante. Comme dans les années 1970, la comparaison avec ses voisins n’est pas à son avantage. Son taux de croissance est le plus faible du G7, et son inflation plus élevée que dans l’UE (10,1 % contre 8,9 %). Héritière revendiquée de Thatcher » | Éditorial « du Monde » | mardi 6 septembre 2022
Liz Truss, une libérale convaincue, future première ministre du Royaume-Uni : Après avoir mené une campagne à droite toute, la ministre des affaires étrangères a été élue par les adhérents à la tête du Parti conservateur, ouvrant la voie à sa désignation comme première ministre. »