"Ce soir, je ne sors pas à cause de la situation", prévient Wael, étudiant de 22 ans. Cette phrase lapidaire et quasi-quotidienne est symptomatique de la psychose collective qui s'est emparée des habitants de Beyrouth. La situation? Ce sont les attentats de Dahiyeh (un fief du Hezbollah, au sud de la capitale) et de Tripoli (dans le nord du pays), qui ont fait plus de 70 morts en août. La perspective d'une intervention occidentale en Syrie attise les craintes des Libanais que le conflit pourrait se déplacer dans leur pays.
Ces derniers temps, dans la capitale, l'atmosphère est devenue pesante. Bars et hôtels semblent désertés par leurs clients tandis que les embouteillages sont plus rares qu'à l'accoutumée. Même les nuits, en général animées, laissent place à un calme plat. Seuls les klaxons des taxi-services résonnent encore dans la capitale libanaise. Comme un ultime avertissement.
"On ne va plus dans les centres commerciaux car ce sont des cibles potentielles pour les auteurs d'attentats, affirme un résident d'Achrafieh, quartier chrétien de Beyrouth. Personne ne sait où sera la prochaine voiture piégée. Toutes les communautés sont susceptibles d'être visées pour déstabiliser le pays." » | Par Tancrède Bonora | vendredi 06 septembre 2013