Tuesday, August 27, 2013

Angoisse à Damas face à l'«imminence» d'une intervention


LA PRESSE.CA: Jihane, qui habite près de l'aéroport militaire de Mazzé à Damas, a plié bagage avec sa famille, convaincue que les États-Unis et leurs alliés viseront d'abord ce site stratégique du régime de Bachar al-Assad.

Un vent d'effroi a soufflé sur la capitale syrienne, place forte du pouvoir, avec la multiplication des signes d'une intervention militaire imminente contre le régime, accusé d'avoir tué des centaines de civils à l'arme chimique le 21 août.

«Ils vont frapper Mazzé, j'en suis sûre, c'est une cible sensible», affirme Jihane, en référence à cet aéroport militaire le plus important de Syrie, utilisé par le président Assad lui-même dans ses rares déplacements à l'intérieur du pays.

L'aéroport est protégé par la redoutable quatrième division de l'armée, chargée de la protection de Damas et de ses environs et dirigée par le frère du président, Maher al-Assad.

La jeune femme a déménagé lundi chez ses proches à Malki, un quartier «plus sûr» au coeur de la capitale, où chacun y va de son pronostic sur les cibles éventuelles.

Dans les rues du centre, la circulation, déjà moindre par rapport à la période de l'avant-guerre, s'est ralentie et les gens assurent qu'ils ne se déplacent que pour les courses urgentes.

«Il y a moins de monde dans les rues. Ma femme ne rend plus visite chaque jour comme à l'accoutumée à sa mère. Elle rentre de son bureau directement à la maison», confie Adel, employé de banque.

«Depuis trois jours, il y a des rumeurs folles qui courent. Ma mère est terrifiée, car nous vivons tout près du siège de l'état-major et ça, c'est une vraie cible», indique Mohammad, 35 ans, dans le quartier huppé d'Abou Roummané, dans le centre de Damas. » | Agence France-Presse, Damas | mardi 27 août 2013