LE MONDE – BLOGS – STÉPHANIE LE BARS: Le chercheur Samir Amghar vient de publier Le salafisme d’aujourd’hui. Mouvements sectaires en Occident (Editions Michalon). Dans cet ouvrage, il présente une typologie des différents mouvements du salafisme, courant religieux défendant une lecture littéraliste et ultra-orthodoxe de l’islam. Parfois assimilé à un mouvement sectaire, le salafisme connait une croissance dans les pays européens depuis ces vingt dernières années. Samir Amghar revient ici sur la présence salafiste en France.
Qui sont les salafistes en France ?
On estime à 12 000 le nombre de personnes qui ont choisi ce type de pratique religieuse en France. Elles sont pour la plupart d’origine algérienne, mais, désormais, entre un tiers et un quart d’entre elles sont des converties. Pour une personne désirant se convertir à l’islam le salafisme constitue en effet la variante qui introduit la plus grande coupure avec le passé, d’autant que ce type de conversion est socialement valorisé dans les quartiers populaires.
Beaucoup de ceux qui choisissent le salafisme connaissent des situations de déclassement, un sentiment de relégation ou une rupture sociale ou familiale. On constate aussi que le salafisme prend peu dans les communautés turque ou comorienne qui ont conservé des modes de fonctionnement familiaux traditionnels. Mais qu’il se développe dans les milieux maliens ou guinéens. En outre une des forces du salafisme est qu’il peut s’installer dans un contexte qui ne lui est pas favorable, petite ville, village, car il fonctionne en réseau et autour d’un leader charismatique. Réagir à cet article de blog » | Stéphanie Le Bars | Vendredi 30 Septembre 2011