LE FIGARO: Le premier ministre turc hausse le ton contre « les provocations » de l'État hébreu.
Le ton monte entre la Turquie et Israël. Alors que la visite à Paris du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, devait replacer sous les projecteurs les tensions entre Paris et Ankara à propos de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), celles-ci ont été éclipsées par des échanges très vifs entre les gouvernements turc et israélien, qui ponctuent des mois de détérioration des relations entre les deux pays.
Face à la presse, avant un déjeuner de travail avec Nicolas Sarkozy à l'Élysée, M. Erdogan a accusé Israël d'être «la principale menace contre la paix» au Proche-Orient. «Si un pays fait usage d'une force disproportionnée en Palestine, utilise des bombes au phosphore à Gaza, nous n'allons pas lui dire: «Vous avez bien fait, bravo», a déclaré le chef du gouvernement turc. Il y a eu une attaque à Gaza qui a fait 1 500 morts (fin 2008, NDLR) et les motifs invoqués sont des mensonges. Lisez le rapport Goldstone. Goldstone est juif et son rapport est clair, a poursuivi M. Erdogan, chef du parti islamo-conservateur AKP. S'il dérange Israël, c'est parce qu'il décrit des réalités. Israël mène une politique d'invasion et de provocations permanentes. Ce n'est pas parce que nous sommes musulmans que nous le disons : notre approche est humanitaire.» Il a également justifié son opposition à des sanctions contre l'Iran par le fait qu'Israël, réputé posséder l'arme nucléaire, ne subit aucune pression. >>> Par Philippe Gelie | Jeudi 08 Avril 2010