LE TEMPS: Lauréat du Nobel de la paix après seulement neuf mois de présidence, Barack Obama se déclare «étonné» et «touché». Il voit dans ce prix un appel à relever des défis
La caméra s’attardait sur son visage. A travers la vitre du Bureau ovale, on voyait le président concentré sur les feuilles de son discours, l’air un peu interdit, visiblement mal à l’aise à l’heure d’interpréter un rôle si mal préparé. L’attribution du Prix Nobel de la paix à Barack Obama est plus qu’une surprise. C’est un choix risqué, un défi, une gageure. En le cueillant à son réveil (l’annonce a été faite à Oslo tandis que l’Amérique dormait), le Comité du Nobel a désarçonné le président des Etats-Unis en exercice. Et, derrière lui, une bonne partie de la planète.
Le Prix Nobel de la paix? Ce n’est pas de paix que l’on parle ces jours à la Maison-Blanche. L’agenda du président incluait vendredi une réunion avec son Conseil de sécurité consacrée à la meilleure manière de poursuivre la guerre en Afghanistan. A Washington, l’atmosphère est ces jours à une autre guerre, de tranchées, entre les démocrates et les républicains à propos de la réforme du système de santé américain. Au Proche-Orient, dans le même temps, l’émissaire de la Maison-Blanche n’a pu que constater à quel point le climat est lourd aujourd’hui à Jérusalem, après que le monde s’est mis à rêver à l’avènement d’une paix prochaine. >>> Luis Lema | Samedi 10 Octobre 2009