LE TEMPS: Le malaise que suscite l’arrestation du cinéaste s’étend. Pointant une marge de manoeuvre restreinte, la ministre des Affaires étrangères n’a pas caché son embarras. Roman Polanski s’oppose quant à lui à son extradition
Le malaise que suscite l’arrestation de Roman Polanski, samedi soir à l’aéroport de Zurich, continue de s’étendre. Hier, à l’occasion de son Club de la presse diplomatique, Micheline Calmy-Rey n’a pas caché son embarras sur l’affaire, envoyant au passage une pique à l’adresse de la police fédérale et donc par ricochet à celle d’Eveline Widmer-Schlumpf. «Sur le plan légal, la procédure ne soulève aucun doute. Mais on peut peut-être se poser des questions sur la finesse de l’intervention», a souligné la ministre des Affaires étrangères, interrogée sur l’opportunité d’arrêter le cinéaste alors qu’un festival s’apprêtait précisément à le célébrer.
Précisant que le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) n’avait pas été informé au préalable de cette intervention, Micheline Calmy-Rey a toutefois souligné la faible marge de manœuvre de la Suisse. «La voie est tout de même étroite, car on ne peut pas traiter différemment les gens connus et ceux qui ne le sont pas. Cela, en Suisse, on ne l’accepte pas», a souligné la ministre, estimant que le pays «peut en être fier». Enfin, réagissant «aux liens faits par certains» entre les affaires Polanski et UBS, Micheline Calmy-Rey a vivement rejeté ces allégations: «Nous ne sommes pas à la botte des Etats-Unis.» >>> Valentine Zubler | Mercredi 30 Septembre 2009
LE TEMPS: Les médias internationaux assiègent la métropole de la Limmat dans l’espoir d’en apprendre plus sur le sort du cinéaste. Ce dernier espère obtenir sa libération malgré une loi peu favorable
Quelques stations de télévision étrangères sont installées devant le tribunal de district de Zurich à la Badenerstrasse, bâtiment qui abrite également la prison de district de la ville. Mais rien n’indique que Roman Polanski se trouve bien là.
«Pour garantir l’ordre et la sécurité de l’exploitation, nous ne pouvons pas dire où est incarcéré Roman Polanski», explique Rebecca de Silva, porte-parole de l’Office zurichois d’exécution des peines. Entre Berne et Zurich, on se renvoie la balle sur les conditions de détention du régisseur. Seule certitude, Roman Polanski bénéficie des standards minimums garantis par les autorités zurichoises: une heure de promenade par jour, une heure de visite par semaine réservée à son épouse. Il pourrait même, mais il n’y est pas obligé, travailler pendant six heures par jour au maximum, coller des enveloppes ou des boîtes en carton par exemple, précise encore Rebecca de Silva.
Le Tages-Anzeiger, sur son site internet, prend un malin plaisir à semer le doute. Neuf prisons sur le territoire du canton peuvent en théorie accueillir l’hôte illustre. Les journalistes étrangers attendent probablement devant le faux bâtiment, car il y a de fortes chances que l’on ait emmené la star dans une petite prison en dehors de la ville. Une thèse confirmée par la discrétion avec laquelle la femme du régisseur, l’actrice Emmanuelle Seigner, a pu lui rendre visite lundi. Même le Blick n’est pas arrivé à la surprendre, et a publié d’elle une photo prise à son retour à Paris. Un maître du barreau >>> Catherine Cossy et Sylvie Arsever | Mercredi 30 Septembre 2009
TIMES ONLINE:
Roman Polanski getting by on £3 a day pocket money in prison >>> David Charter in Zurich | Wednesday, September 30, 2009