Wednesday, August 19, 2009

Obama plaide pour la patience en Afghanistan

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À Phoenix (Arizona), lundi, lors d'une convention de vétérans, Barack Obama a rappelé que la mission américaine serait longue et difficile. Crédits photo : Le Figaro

LE FIGARO: Le président américain veut injecter plus de moyens civils et militaires pour gagner «les cœurs et les esprits» de la population afghane.

Il faut avoir écouté l'ambassadeur américain Richard Holbrooke présenter jeudi dernier sa «stratégie civile » pour l'Afghanistan et le Pakistan pour mesurer l'ambition - et les risques - de la nouvelle politique afghane de l'Amérique. Flanqué d'une armée d'éminents stratèges et autres techniciens agricoles et financiers, l'«émissaire spécial » de Barack Obama a exposé pendant deux heures comment l'Amérique entendait compléter sa stratégie strictement militaire en œuvrant à la reconstruction de l'Afghanistan. Relance d'une agriculture qui emploie près de 80 % de la population afin de la détourner de la culture omniprésente du pavot ; construction d'écoles ; lutte contre la corruption des ministères ; sécurisation de réseaux de téléphones portables pour que la population puisse échapper aux «discours de haine » des talibans, présents sur les radios locales ; contre-propagande… La liste des missions projetées par l'oncle d'Amérique avec l'aide de ses militaires et de quelque 4000 agents civils est colossale.

Bien éloigné des promesses de la nouvelle équipe de «revoir à la baisse » la mission pharaonique de l'Administration Bush de créer un «Afghanistan démocratique », le projet suscite une nervosité croissante. La peur d'un «nouveau Vietnam » affleure. Le président lui-même l'a reconnu, dans un discours prononcé lundi : «L'insurrection en Afghanistan n'a pas commencé du jour au lendemain. Nous ne pourrons pas la vaincre du jour au lendemain. Ce ne sera pas rapide. Ce ne sera pas facile. » Offensive de charme >>> Laure Mandeville, correspondante du Figaro à Washington | Mardi 18 Août 2009