Saturday, May 30, 2009

«Little Istanbul», symbole berlinois des ratés de l'intégration turque

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Un marché situé dans le quartier de Kreuzbeurg, à Berlin-Ouest,où les Turcs luttent pour sauvegarder leurs mœurs et leur identité. Photo grâce au Figaro

LE FIGARO: REPORTAGE - Ils sont 200 000 dans la capitale et quelque 2,5 millions à vivre en Allemagne. Les diplômés sont de plus en plus tentés de retourner dans leur pays où les perspectives d'emploi sont meilleures.

Les marchands de kebabs ont remplacé les stands à saucisses et à bretzels. Tous les commerces portent des inscriptions bilingues, en allemand et en turc. Les chaînes de supermarchés allemandes Lidl et Aldi vendent des produits importés de Turquie. Les femmes voilées n'attirent plus les regards curieux. Sur un plan, ce microquartier de Kreuzberg situé à Berlin-Ouest, à quelques pas de l'ancien mur, s'appelle «Kottbusser Tor». Mais pour les Berlinois c'est «Little Istanbul». Ses habitants peuvent y mener une vie parallèle, sans parler un mot d'allemand.

Au-delà de ses attraits folkloriques et de sa légendaire tolérance «multiculturelle», «Little Istanbul» est aussi l'un des symboles des ratés de l'intégration des immigrés turcs en Allemagne. La chancelière allemande et Nicolas Sarkozy, qui se sont tous deux prononcés contre l'adhésion de la Turquie à l'UE, y atteignent des sommets d'impopularité. Angela Merkel a réitéré sa proposition d'un partenariat privilégié avec la Turquie, sans que ce pays devienne membre à part entière de l'Union. Une telle position accentue le malentendu avec les immigrés d'origine turque, qui la considèrent comme une marque de mépris et le signe que l'Allemagne ne souhaite pas vraiment les intégrer. >>> De correspondant du Figaro à Berlin, Patrick Saint-Paul | Vendredi 29 Mai 2009