LE TEMPS: Plusieurs récits révèlent la violence de la répression, au moment où les «cerveaux» des manifestations post-électorales comparaissent devant le tribunal révolutionnaire
Il préfère taire son nom. Pourtant, il veut témoigner, malgré les risques de représailles. «En prison, ils m’ont ligoté les mains et les pieds, ils m’ont battu à mort, puis ils m’ont fait quelque chose qui est un péché même pour les apostats», confie le jeune homme, en allusion au viol subi lors de ses interrogatoires derrière les barreaux de la prison de Kahrizak, au sud de Téhéran. Publié en début de semaine par Etemad e Melli, le site internet de Mehdi Karoubi, candidat malchanceux à l’élection présidentielle, le récit détaillé de la descente aux enfers de ce manifestant vient confirmer la violence de la répression post-électorale. Il montre, aussi, la volonté des durs du régime d’étouffer ces diverses affaires de sévices. Pas plus tard qu’hier, un membre d’une commission d’enquête du parlement a même déclaré «infondé» ce genre de révélations. >>> Delphine Minoui | Mercredi26 Août 2009