LE FIGARO: Plusieurs clans de la famille royale briguent le trône du monarque âgé de 84 ans.
Nicolas Sarkozy est arrivé dans un royaume engagé dans une offensive militaire contre des rebelles chiites, qui cherchent à le déstabiliser à partir du Yémen, voisin. Mais cette campagne fortement médiatisée, conduite par le vice-ministre de la Défense, Khaled Ben Sultan, s'inscrit également dans la lutte que les prétendants au trône se livrent pour succéder au roi Abdallah, âgé de 84 ans. Un processus de désignation obscur et complexe à la cour des six mille princes d'Arabie, dont les immenses richesses pétrolières aiguisent les appétits de pouvoir.
Ce dernier devrait échoir à un frère (ou demi-frère) d'Abdallah, mais la plupart sont, eux aussi, âgés. À 83 ans, dont quarante à la tête du ministère de la Défense, l'héritier, Sultan, est malade et absent du royaume depuis un an. En meilleure santé, Nayef, le ministre de l'Intérieur, a tout de même 76 ans.
Le souverain a eu l'idée de créer en 2006 un conseil de l'allégeance pour apaiser les querelles internes, mais surtout pouvoir passer le relais à la deuxième génération, celle des petits-fils d'Ibn Saoud, le fondateur de l'Arabie moderne. Celui-ci ayant eu plusieurs dizaines d'enfants, ses petits-enfants sont évidemment très nombreux à lorgner le trône. Mais aujourd'hui, trois émergent du lot.
Mitab, un fils du roi, qui dirige la garde nationale. Mohamed Ben Nayef, fils du prince Nayef, qui commande les opérations antiterroristes au ministère de l'Intérieur. Et Khaled Ben Sultan (KBS), qui profite de la guerre au Sud pour montrer au roi qu'il pourrait très bien succéder à son père à la tête du ministère de la Défense, quand Sultan mourra. Pacte familial >>> Georges Malbrunot, envoyé spécial du Figaro à Riyad | Mercredi 18 Novembre 2009