Alerte de la dhimmitude! Le Conseil suisse des religions rejette l’initiative anti-minaretsLE TEMPS:
Les principales Eglises et communautés religieuses de Suisse s’opposent à une initiative qui «pousse à la méfiance au sein de la population». Elles appellent à promouvoir activement l’intégration des communautés islamiques.Juifs, chrétiens et musulmans de Suisse rejettent résolument l’initiative anti-minarets, soumise au peuple le 29 novembre prochain. Mercredi matin, le Conseil suisse des religions (SCR), qui réunit les principales Eglises et communautés religieuses du pays, a déclaré lors d’une conférence de presse à Berne que cette initiative «instrumentalise la religion à des fins politiques» et «ne résout aucun problème». Au contraire, elle «alimente les suspicions et les craintes de la population» ainsi que «l’agressivité à l’égard des personnes de confession musulmane». Elle constitue même «un recul législatif, puisque le peuple suisse a aboli toute exception religieuse que contenait la Constitution fédérale».
Cette prise de position commune sur un projet de votation est une première depuis la création du SCR en 2006. Selon le pasteur Thomas Wipf, président du Conseil, elle peut être considérée «comme une pierre milliaire dans l’histoire du dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans», même au-delà de la Suisse.
«Pour les membres d’une communauté religieuse, les édifices qui abritent leurs activités ne sont pas de simples lieux de rassemblement, mais le symbole de leur foi et l’expression de leur manière de célébrer Dieu», affirme la prise position, contenue dans un document de huit pages intitulé «Pour une cohabitation des religions en paix et en liberté». «C’est pourquoi, poursuit-elle, pour de nombreux musulmans, le minaret fait tout naturellement partie de la mosquée. Interdire les minarets blesserait ces personnes dans leur dignité et porterait atteinte à leur droit fondamental de pratiquer leur foi.» D’après le SCR, «respecter les croyants en tant que personnes implique aussi l’ouverture face aux diverses expressions de la foi», un droit garanti par la Constitution. Cela «pour autant que l’ordre législatif suisse soit respecté».
>>> Patricia Briel | Mercredi 02 Septembre 2009