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Sunday, February 27, 2011

Kadhafi, 40 ans de petites phrases et de remarques incongrues

TRIBUNE DE GENÈVE: Enfant terrible du nationalisme arabe, "sponsor" officiel du terrorisme, vieux lion du désert, roi et bouffon: le colonel Mouammar Kadhafi abreuve depuis quarante ans le monde de ses fulgurances, théories personnelles et remarques incongrues.

Confronté depuis douze jours à une insurrection qu’il réprime dans le sang, le leader libyen a multiplié les déclarations menaçantes, promettant des "boucheries" aux manifestants accusés d’être des militants d’Al-Qaïda gavés de "pilules hallucinogènes".

En saharienne kaki, en uniforme militaire chamarré d’or, en gandoura (l’habit des Bédouins) ou en costume blanc, coiffé d’une chapka à la russe ou d’une casquette couvrant ses cheveux noirs et bouclés, le colonel Kadhafi est d’abord un choc visuel... Puis viennent les paroles.

"Shakespeare: ce grand dramaturge d’origine d’arabe", dit-il, en expliquant à une assistance peu informée que le nom de l’écrivain anglais est une déformation du nom arabe cheikh Zubayr.

Dans le dictionnaire tout personnel du guide de la révolution libyenne, les ancêtres des Indiens d’Amérique sont originaires d’Afrique du Nord. Et l’Amérique tire son nom d’un "émir Kâ" auquel le navigateur italien Amerigo Vespucci aurait tout volé.

Dans le registre économique, la Suisse est un pays "proche" de la Libye mais "moins développé". >>> AFP | Samedi 26 Février 2011

Saturday, September 12, 2009

Il étais une fois : Libye: imprécis d’histoire et de géographie

LE TEMPS: Le colonel Kadhafi veut «démanteler» la Suisse. Il en a annoncé le projet en juillet, provoquant ici un mélange de stupéfaction, d’indignation et d’amusement. Un pays comme la Suisse ne se «démantèle» pas, nous en portons la certitude intime et définitive.

Tandis que, pour un colonel libyen nourri des perceptions bédouines d’un désert qui n’a pas de frontière, de l’idéologie panarabe qui refuse de s’en donner et d’une histoire qui a longtemps brouillé les limites, le «démantèlement» est toujours dans l’ordre du possible. L’espace, qui est pour nous fermé depuis longtemps et fixé sur des cartes, est pour lui ouvert et susceptible de changement.

La Libye de Kadhafi n’existe pas. Le pays concret qu’il dirige, son peuple, ses villes et ses ressources, sont une réalité provisoire, insuffisante, qu’il s’agit d’agrandir territorialement et spirituellement sous l’égide de l’islam et de l’arabité. Et s’il faut l’agrandir, ce pays que le colonel appelle maintenant «Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste», c’est qu’il ne représente pas de solidité à lui seul, qu’il est fragile et «démantelable». Il n’a ni déterminisme géographique, ni impératif économique ancien, ni destin historique fortement inscrit.

Lorsque Soliman le Magnifique l’annexe à l’Empire ottoman, en 1551, l’ancien rivage grec et romain (Libia) devenu arabe est un espace flou de part et d’autre du golfe des Syrtes. Il commande le passage entre le Levant et le Couchant (Machrek et Maghreb), au débouché de la route la plus courte et la plus facile vers l’Afrique centrale. C’est une marche, au croisement des voies méditerranéennes et de l’immensité saharienne.

L’Empire le confie à des pachas, beys ou walis locaux, puis à la dynastie des Qaramanlis. Ceux-ci règnent, au nom de la Porte, sur la Cyrénaïque et la Tripolitaine, enserrées entre l’Egypte et la Tunisie, deux bastions administratifs forts du système ottoman. A partir de 1830, lorsque l’Empire perd l’Algérie, conquise par la France, il rétablit son autorité directe sur la Libye, afin de la soustraire aux appétits des puissances européennes, qui convoitent Tripoli. En vain. >>> Joëlle Kuntz | Samedi 12 Septembre 2009