LE FIGARO: Petit-fils du roi Idriss Ier, renversé par le colonel Kadhafi en 1968, le prince héritier Mohammed al-Sanusi vit à Londres depuis 1988.
«Quand j'ai vu le drapeau de la monarchie brandi par les insurgés de Libye, je me suis senti immensément heureux et fier.» Ce drapeau rouge, noir et vert frappé de l'étoile et du croissant, c'est le sien. Mohammed al-Sanusi est l'héritier du trône libyen. Petit-fils du roi Idriss Ier, renversé par le colonel Kadhafi en 1968, il vit en exil à Londres depuis 1988. Il veut toutefois garder la tête froide: «Ces drapeaux sont d'abord les emblèmes de la liberté. Les gens avaient caché ces drapeaux pendant quarante ans; ils les ressortent pour montrer qu'ils veulent renouer avec leur histoire.» Et avec le roi? «Les Libyens choisiront, répond-il prudemment. Ce que je crois, c'est que la Libye est promise à un brillant avenir, avec ou sans la monarchie.»
Mais les nouvelles sont mauvaises, et on n'en est pas là: «Aujourd'hui j'ai un seul message à faire passer. Il faut envoyer de l'aide humanitaire, instituer immédiatement une zone d'exclusion aérienne et bombarder les forces spéciales de Kadhafi, qui terrorisent la population.» Les camps des forces de sécurité, épine dorsale du régime, «doivent être frappés», insiste-t-il avec l'obstination du désespoir. Il se dit prêt à aller en Chine convaincre Pékin et ne comprend pas la «lenteur de la communauté internationale» à l'exception du président français, qui a reconnu le Conseil national de Benghazi comme seul représentant de la Libye: «Jamais nous n'oublierons ce que le président Sarkozy a fait.» » | Par Pierre Prier | Mercredi 16 Mars 2011
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