LE MONDE – ÉDITORIAL : L’adoption en première lecture, à une très large majorité, d’une proposition de loi visant à constitutionnaliser le droit à l’IVG ne doit pas masquer les obstacles qui peuvent rendre son accès encore difficile en France.
La montée en puissance de mouvements conservateurs anti-IVG ou antichoix aux Etats-Unis et dans certains pays européens comme la Pologne et, plus récemment, l’Italie suscite une légitime inquiétude. Même dans les endroits où il a été légalisé de longue date, le recours à l’avortement est une pratique qui soulève de nombreuses questions d’ordre éthique et philosophique si bien que sa légitimité n’est jamais totalement établie. La virulence des attaques anti-IVG, la désinformation véhiculée par les réseaux sociaux obligent à la vigilance quand ce n’est à une contre-offensive politique en règle : la défense du droit à l’avortement a occupé une place essentielle dans la campagne des élections de mi-mandat de Joe Biden. Elle a contribué à remobiliser une partie de l’électorat démocrate, encore sous le choc de la décision prise en juin par la Cour suprême de revenir sur son arrêt Roe vs Wade, qui garantissait au niveau fédéral, depuis un demi-siècle, le droit des Américaines à interrompre leur grossesse. » | Éditorial « du Monde » | lundi 28 novembre 2022
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