LE MONDE : Réunis en assemblée plénière du 2 au 8 novembre, les évêques de France doivent tirer les conséquences du rapport Sauvé. De leur capacité à engager de profondes réformes dépend l’avenir de la première religion de France.
Editorial du « Monde ». Pour l’Eglise catholique, c’est peu de dire que le rapport Sauvé sur les abus sexuels commis en son sein, rendu public le 5 octobre, a fait l’effet d’une déflagration. La surprise est venue moins de la mise au jour d’un scandale déjà amplement connu, grâce aux témoignages des victimes, que de son ampleur – 216 000 personnes aujourd’hui majeures auraient été agressées sexuellement par des prêtres ou des religieux depuis 1950 – et du fait que l’Eglise soit désignée comme l’institution, en dehors de la famille, où de telles agressions sont de loin les plus fréquentes.
Dans l’Eglise, les abus sexuels ont un caractère « massif » et « systémique », a assené le rapport rédigé à la demande de l’épiscopat par l’ancien vice-président du Conseil d’Etat. Les évêques français, réunis à Lourdes du 2 au 8 novembre en assemblée plénière, vont devoir décider des mesures à prendre, non seulement pour réparer les vies blessées, mais aussi pour réformer le mode de fonctionnement d’une institution où la dissimulation et la non-dénonciation de délits et de crimes sexuels ont longtemps prévalu, et dont le discours sur la sexualité masque un immense malaise. » | ÉDITORIAL | mardi 2 novembre 2021