Editorial du « Monde ».Le coronavirus a permis à Donald Trump de réaliser enfin son rêve : mettre l’Europe en quarantaine. En décidant, jeudi 12 mars, de fermer la porte du territoire des Etats-Unis pendant un mois aux personnes venant des 26 pays membres de l’espace Schengen, sous prétexte d’empêcher la contamination de ses compatriotes par ce qu’il appelle « un virus étranger », le président américain a trahi, une fois de plus, son hostilité viscérale à l’égard de l’Union européenne.
Cette décision est pitoyable à plusieurs égards. Dans sa forme, d’abord : prise sans la moindre concertation avec les gouvernements des pays concernés et mise en œuvre dans un délai de moins de quarante-huit heures, elle a semé le chaos dans les aéroports, les compagnies aériennes, déjà lourdement mises à l’épreuve, les représentations consulaires, sur les places boursières et parmi des centaines de milliers de voyageurs. » | Samedi 14 mars 2020