Wednesday, October 30, 2013

Cameron se retranche derrière la raison d'État

LE FIGARO: Contrairement aux autres capitales européennes, Londres continue à défendre son allié américain.

Au moment où Barack Obama se résout enfin à reconnaître que les méthodes de surveillance américaines méritent d'être revues, David Cameron, lui, hausse le ton contre le Guardian et ses révélations, au nom de la sécurité nationale. Devant le Parlement, lundi, le premier ministre britannique a prononcé des menaces à peine voilées contre le journal. «S'ils ne démontrent pas de sens des responsabilités, il serait très difficile pour le gouvernement de ne pas agir», a dit Cameron.

Alors que les Européens, Paris et Berlin au premier chef, voient un froid glacial s'installer dans leurs relations avec Washington après l'espionnage du téléphone d'Angela Merkel et d'autres dirigeants, Londres continue à défendre son allié américain. Fier d'assurer qu'il n'avait personnellement jamais été écouté par les grandes oreilles de Washington, David Cameron s'est vu contraint d'approuver du bout des lèvres les protestations formelles émises par les 28 réunis à Bruxelles la semaine dernière. «Il était présent aux discussions. Il a écouté. Il n'y était pas opposé. Pour moi, c'est un consentement silencieux»,a ironisé Angela Merkel. Un eurodéputé britannique fait partie de la mission du Parlement de Bruxelles dans la capitale américaine pour obtenir des éclaircissements. » | Par Florentin Collomp | Correspondant du Figaro à Londres | mardi 29 octobre 2013