LE FIGARO: Pressée par la communauté internationale de mettre la pression sur son allié syrien, la Russie a présenté contre toute attente un projet de résolution condamnant les violences perpétrées dans le pays «par toutes les parties».
La Russie vient de faire un grand pas diplomatique en envisageant pourla première fois de mettre la pression sur son allié historique syrien. Le pays, qui s'était jusque là opposé avec force à toute action de l'ONU, a surpris toute la communauté internationale en dévoilant un projet de résolution au Conseil de sécurité, dont il occupe ce mois-ci la présidence tournante, condamnant la répression en Syrie. Même si le texte mentionne de façon plus générale les violences commises «par toutes les parties», incluant donc l'opposition, il fait aussi explicitement référence «à l'usage disproportionné de la force par les autorités syriennes». Une première.
«Ce mouvement de la Russie est bienvenu», s'est félicité le prote-parole du Quai d'Orsay Bernard Valéro. «Cinq mille morts victimes de la répression depuis 10 mois, c'est un bilan accablant et inacceptable.» L'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, a lui aussi salué dans un communiqué «un événement extraordinaire puisque la Russie a enfin décidé de sortir de son inaction et de nous présenter une résolution sur la Syrie». «Le texte qui nous est présenté est un texte qui mérite évidemment beaucoup d'amendements car il est déséquilibré. Mais c'est un texte sur la base duquel nous allons négocier», a-t-il ajouté. » | Par Tristan Vey | jeudi 15 décembre 2011