LE TEMPS: Le premier ministre grec a déjeuné mercredi avec Nicolas Sarkozy et a répété sa détermination à réformer son pays. Son style politique tranche avec celui de ses prédécesseurs
Il incarne une nouvelle génération d’hommes politiques. Elu avec une très confortable majorité, il promet, dès le début de son mandat, de changer son pays en lançant des réformes ambitieuses. Aujourd’hui, bien qu’il soit toujours très populaire, des milliers de citoyens descendent dans la rue pour contester déjà sa politique. Son nom: Barack Obama? Non, Georges Papandréou.
Le premier ministre grec est soumis ces jours à une pression extrême de l’Union européenne et des marchés en raison de la grave crise financière que connaît la Grèce et qui secoue la zone euro. Le pays a une dette de 300 milliards d’euros et un déficit public de 12,7% du PIB. Mercredi, pour desserrer l’étau dans lequel son pays est pris, le chef du gouvernement grec a répété au président français Nicolas Sarkozy, lors d’un déjeuner de travail à l’Elysée, sa détermination à «prendre toutes les mesures nécessaires» pour sortir la Grèce de ses lancinants problèmes structurels.
A 57 ans, Georges Papandréou dont le père Andreas et le grand-père Georges furent aussi des premiers ministres, n’est pas de nature à se décourager par les premiers mouvements sociaux dans les rues des villes grecques. Féru de fitness et de vélo, mais aussi soucieux d’une alimentation saine, il a l’énergie de celui qu’une vision titille, pousse à l’action. Il ne craint pas l’adversité. Son frère Nicholas se souvient: «Quand il était ministre des Affaires étrangères, Georges était déjà prêt à dialoguer, mais aussi à durcir le ton quand il le fallait. Un jour, il avait insisté pour continuer à négocier des droits de pêche avec l’Espagne et la Scandinavie jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Le calvaire des négociateurs espagnols et suédois dura quarante heures.» >>> Stéphane Bussard | Jeudi 11 Février 2010