Sunday, January 10, 2010

Violences racistes en Italie

leJDD.fr: Après trois jours de violences, Rosarno, petite ville de Calabre, a retrouvé son calme. Les ouvriers agricoles africains, victimes d'une véritable "chasse à l'homme" initiée par la population locale, ont fui la ville. Le pape Benoit XVI a appelé dimanche à plus de tolérance envers les immigrés.

Victimes de violences, des centaines d'ouvriers agricoles immigrés ont fui le sud de l'Italie et un calme précaire est revenu dans la ville de Rosarno (Calabre). Après trois jours de heurts, les autorités italiennes ont déclaré dimanche que les habitations de fortune des immigrés seraient détruites et le reste des occupants évacués vers le nord du pays. Les violences ont fait une cinquantaine de blessés.

Le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni - qui appartient à la Ligue du Nord, un mouvement d'extrême-droite - a tenu à féliciter dimanche les autorités qui ont "brillamment résolu le problème d'ordre public" ainsi que la police qui a œuvré de "façon exemplaire". Mais cette prise de position n'est pas du goût de tous. L'opposition accuse le gouvernement de Silvio Berlusconi d'alimenter la xénophobie ambiante. Un journal italien va même jusqu'à parler de "nettoyage ethnique". Parallèlement, beaucoup accusent le président du Conseil italien de laisser faire, estimant qu'il a besoin du soutien de la Ligue du Nord, membre du gouvernement de coalition qu'il dirige.

Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, les immigrés seraient en fait exploités par la Ndrangheta, la mafia calabraise, la plus puissante du pays. "L'Etat n'existe pas en Calabre. C'est la Ndrangheta qui régule les relations sociales", affirme de son côté le chef de l'Union des chrétiens démocrates d'opposition, Pierferdinando Casini. Quelque 8000 immigrants clandestins sont employés illégalement en Calabre méridionale. Travaillant à la cueillette des agrumes, ils s'entassent dans des entrepôts désaffectés, sans eau courante, ni électricité. Tirs au fusil à air comprimé >>> Anne-Charlotte Dusseaulx, leJDD.fr | Dimanche 10 Janvier 2010