Sunday, January 03, 2010

Prison d'Evin : l'enfer de la section 209

Une cellule de la prison d'Evin, décorée à l'aide de portraits d'imams chiites, en juin 2006. Crédits photo : Le Figaro

LE FIGARO: Dans la prison d'Evin, à Téhéran, les prisonniers de droit commun sont entassés dans des cellules collectives. Les détenus politiques échouent, eux, dans la fameuse section 209.

«L'Iran est devenu une prison. Evin est devenu une université !» Le slogan, répété à cor et à cri, lors de chaque manifestation iranienne, en dit long sur la répression en cours à Téhéran, à l'heure où de nombreux manifestants, intellectuels, étudiants, ténors du courant réformiste et journalistes s'entassent à Evin, un des plus importants centres de détention de la capitale iranienne. Combien sont-ils ? Les estimations varient de plusieurs centaines à plusieurs milliers, et selon la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran, «plus de 1.000 personnes auraient été arrêtées pendant la nouvelle vague de l'Achoura» (en référence aux manifestations du week end).

Située sur les hauteurs de la ville, la prison d'Evin, dont la réputation n'est plus à faire, a été inaugurée en 1971, soit huit ans avant la révolution. Ironie du sort : un grand nombre de détenus actuels, à l'instar du défenseur des droits de l'homme Emadeddin Baghi, en sont familiers, pour y avoir déjà séjourné au temps du chah. En général, les prisonniers de droit commun sont répartis dans des cellules collectives. >>> Delphine Minoui, correspondante du Figaro au Moyen-Orient | Mercredi 30 Décembre 2009