LE MONDE: Rien, dans l'apparence et la componction de Raëd Salah ne laisse supposer qu'il s'agit du prédicateur souvent vitupérant, capable, en moins d'une heure, de rameuter des milliers de Palestiniens en colère dans la vieille ville de Jérusalem aux cris d'"Al-Aqsa est en danger" ?
Qui est vraiment ce chef de la branche radicale du Mouvement islamique israélien ? L'érudit religieux souriant et affable qu'il souhaite incarner ce matin-là, ou la bête noire de la police israélienne, trop souvent obligée d'instaurer un quasi-état de siège dans la Ville sainte, pour éviter que l'esplanade des Mosquées, qui abrite Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, ne devienne un champ de bataille ?
Cheikh Raëd Salah, père de huit enfants, est un Janus palestinien, plutôt radical. S'il nous reçoit à Um El-Fahm, ville arabe perchée sur la crête de la montagne du même nom et dont il a été maire, à deux heures de route de Jérusalem, c'est parce qu'il y est interdit de séjour depuis les affrontements qui s'y sont produits, début octobre. Plus exactement, il ne doit pas approcher à moins de 150 mètres des limites de la vieille ville, ni participer à un rassemblement de plus de sept personnes. Ce qui n'entame en rien sa détermination : "Si je dois aller défendre Al-Aqsa, j'irai." >>> Le Monde | Samedi 21 Novembre 2009