Thursday, September 03, 2009

Moyen-Orient: Ahmadinejad, un peu plus seul

leJDD.fr: En Iran, Mahmoud Ahmadinejad rencontre des difficultés pour obtenir la confiance de son cabinet. Plusieurs noms pourraient être retoqués par le Parlement.

Après la rue, Mahmoud Ahmadinejad doit affronter le Parlement (le Majlis). Le président de la République islamique, dont la réélection le 12 juin dernier avait jeté une partie de la population dans la rue, a choisi les 21 membres de son cabinet. Mais comme le veut le système iranien, chacun des ministres doit désormais être approuvé par le Parlement. Pour Mahmoud Ahmadinejad, c'est ici que les choses se compliquent. Ici aussi où ressurgissent les tensions à la tête de la République islamique, voire au sein même du clergé chiite. Censée être une formalité – les conservateurs dominent le Majlis - la nomination du cabinet s'éternise. Le Parlement examine mercredi, pour la quatrième journée consécutive, sa composition, notamment les candidats proposés pour les postes sensibles de l'Intérieur et du Pétrole. Le vote de confiance pourrait toutefois intervenir dans la soirée ou jeudi matin. Mais certains candidats pourraient toutefois passé à la trappe. Pour diverses raisons.

Des élus ultraconservateurs voient notamment d'un mauvais œil le choix de trois femmes, une première depuis la révolution islamique de 1979. Et ce, bien que celles-ci ne soient pas connues pour leur ouverture. "L'islam respecte la femme. Mais cela ne veut pas dire qu'on doit leur laisser des positions sociales importantes", a ainsi estimé l'ayatollah Ahmad Khatami. Autre choix contesté, celui de Kamran Daneshjou pour le portefeuille du ministère des Sciences, de la Recherche et des Technologies. Vice-ministre de l'Intérieur sous "Ahmadinejad I", il était en charge de l'organisation de la présidentielle du 12 juin. Or, plusieurs élus estiment que choisir cet homme - alors que le résultat de l'élection est toujours controversé et que l'opposition n'a pas renoncé à se faire entendre - ne participe pas à l'apaisement. D'autres, la frange la plus "libérale" des conservateurs, dénoncent le choix de Heydar Moslehi pour le ministère des Renseignements, soulignant son "passé douteux". L'homme est l'ancien représentant du Guide suprême auprès des bassidjis, le bras armé des Gardiens de la révolution. Ahmadinejad lâché par le Guide? >>> Marianne Enault, leJDD.fr | Mercredi 02 Septembre 2009