LE TEMPS: La «piste libyenne» dans l’attentat contre le vol de la Pan Am en 1988 est minée d’incohérences et la libération récente du «coupable», atteint de cancer, arrange pas mal de monde. Un ingénieur suisse au cœur du procès et un professeur autrichien, parmi d’autres, contestent la version officielle depuis des années.
«Répugnant», «un outrage», «insulte à la vraie pitié». Depuis la libération d’Abdelbaset al-Megrahi le 20 août, la colère ne faiblit pas. Comment ose-t-on relâcher – même pour raisons humanitaires (cancer en phase terminale) – le terroriste qui a tué 270 personnes en glissant une bombe dans la soute du vol Pan Am 103?
Vingt et un ans après l’attentat de Lockerbie, les blessures se rouvrent. L’accueil triomphal d’Al-Megrahi en Libye est un acide versé sur la plaie, de même que les déclarations de Saïf Kadhafi, fils de Mouammar, qui qualifie Lockerbie d’«histoire ancienne. La prochaine étape, c’est un commerce fructueux et productif avec Edimbourg et Londres». Du coup, le pèlerinage des chefs d’Etat à Tripoli pour célébrer les quarante ans de la «grande révolution» devient le théâtre de la honte.
Sans doute entre-t-il beaucoup de realpolitik cynique dans le drôle de dénouement de l’affaire Lockerbie. Reste surtout une question: et si ce n’était pas la Libye qui avait fait le coup? Coups de théâtre >>> Jean-Claude Péclet | Samedi 29 Août 2009