Saturday, July 18, 2009

La contestation redescend dans la rue à Téhéran

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Un bassidji pointe son pistolet lacrymogène en direction d'un homme, hier, à Téhéran, lors d'une manifestation antigouvernementale qui a dégénéré en affrontements violents. Crédits photo : Le Figaro

LE FIGARO: Le prêche de l'ayatollah Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, prétexte du rassemblement de vendredi, a étalé au grand jour les dissensions au sommet de régime.

Jamais foule aussi dense et hétéroclite ne s'était donné rendez-vous à la prière du vendredi. Des milliers de partisans du leader de l'opposition, Mir Hossein Moussavi, ont rejoint exceptionnellement, vendredi, la masse traditionnelle des fidèles abonnés à ce rassemblement qui se tient, chaque semaine, à l'université de Téhéran. «Les avenues qui entouraient l'université étaient pleines à craquer. Sous leur tchador, certaines femmes portaient symboliquement un foulard vert - la couleur de Moussavi. Des hommes faisaient le «V » de la victoire avec leurs mains», raconte Reza, un témoin qui s'est rendu sur place.

Une occasion hautement symbolique, puisqu'après un mois de silence, l'ayatollah Ali Akbar Hachemi Rafsandjani était attendu à la tribune. C'est la première fois que cet homme clé du régime, qui soutient Moussavi - également présent à la grande prière - s'exprimait publiquement depuis le résultat du scrutin du 12 juin. «La République islamique court à sa perte si le vote du peuple n'est pas pris en considération», a prévenu Rafsandjani, en référence à la réélection contestée de son ennemi politique, Mahmoud Ahmadinejad, contre lequel il avait lui-même fait campagne en 2005. Sa déclaration, qui contraste avec l'intransigeance jusqu'alors affichée du pouvoir, est une nouvelle illustration des fissures qui prévalent au sommet de l'État iranien.

Après avoir évoqué une «solution» possible à la crise, sans en donner les détails, Rafsandjani s'est ouvertement insurgé contre les arrestations de ces dernières semaines, tout en déplorant les atteintes à la liberté de la presse. «Au final, il n'a rien proposé de concret, mais le seul fait de mettre en cause le résultat du scrutin signifie son soutien indirect au mouvement de protestation», relève un journaliste iranien. >>> Beyrouth, Delphine Minoui | Vendredi 17 Juillet 2009

YOUTUBE: Tehran, Friday July 17, 2009