leJDD.fr: Pas frais, pas frais du tout. Il faut dire que la nuit a été courte pour Andreas, Kostas, Manos et Netalie. Mines défaites, vêtements en vrac, piercings en berne, le quatuor ne baisse pourtant pas les bras. En ce matin de sixième jour de lutte, ces desperados s'affairent encore à fabriquer des armes de fortune pour se" protéger" des assauts de la police.
Le petit groupe a une mission, depuis la mort d'Alexis Gregopoulos, 15 ans, tué par la police dans le quartier d'Exarchia, à Athènes, il y a une semaine : occuper l'Ecole polytechnique. "C'est le plus grand moment de révolte depuis mai 68, s'enflamme Andreas, 26 ans, étudiant en droit. D'ailleurs, on espère que notre combat va se propager en France et dans d'autres capitales européennes." En attendant, le groupe squatte le laboratoire qui sert à la fabrication de maquettes pour les étudiants en architecture. Le lieu a été classiquement saccagé et chacun y est allé de son tag ou graffiti, afin de marquer son passage. En cette fin de matinée blême, à l'aide de portes de placards et de gros fils électriques, les quatre lascars se concentrent sur la fabrication artisanale de boucliers qui serviront tout autant à l'attaque qu'à la défense, face aux forces de l'ordre. >>> Par Karen Lajon, à Athènes | Dimanche 14 Décembre 2008
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