LE FIGARO: Arrestation d'étudiants, de syndicalistes et de binationaux, poursuites contre les militantes féministes, intimidation d'opposants et de journalistes : le régime de Téhéran, sous pression internationale à cause de son programme nucléaire, durcit le ton en interne.
DANS la salle de rédaction de ce journal local, on entend voler les mouches. Sous le poids des nouvelles restrictions imposées ces derniers mois, les plumes n'ont plus grand-chose à gratter. « À l'exception de la retranscription des discours du guide suprême et des déclarations du président Ahmadinejad, écrire est devenu une prise de risque incontrôlable », se lamente un jeune reporter, qui préfère taire son nom.
Interdiction d'évoquer les sanctions onusiennes, interdiction de parler des arrestations menées par la police des moeurs, interdiction d'écrire sur les pressions subies par la minorité sunnite... Une circulaire de trois pages, envoyée par le Conseil suprême de la sécurité nationale il y a un mois aux rédactions des quotidiens iraniens, dresse une liste exhaustive des sujets à éviter. Ceux qui dérogent à la règle sont régulièrement intimidés, parfois arrêtés, voire forcés de mettre la clef sous la porte.
Derniers exemples en date : la fermeture forcée, à une semaine d'intervalle, du quotidien réformateur Hamihan et de l'agence de presse semi-officielle Ilna, proche des modérés... Des signes, parmi tant d'autres, de la vague de répression qui secoue la société iranienne, à l'heure où les autorités de Téhéran font l'objet d'une pression internationale renforcée à cause de leur refus d'abandonner leur programme nucléaire. Le régime iranien étouffe toute contestation (suivant) De Delphine Minoui
Mark Alexander