LE FIGARO : L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.
Premier acte d’une «renaissance nationale», le Brexit ouvrait la voie au «Global Britain», version haut de gamme d’un Royaume-Uni béni par les gains de productivité et les hausses de salaires découlant quasi naturellement d’un contrôle retrouvé de l’immigration. Presque un an après que le pays a largué les amarres de l’UE, le scénario s’est quelque peu compliqué: la Grande-Bretagne est certes redevenue une île, mais elle ne vogue pas encore toutes voiles dehors vers le grand large.
Avant d’envisager un bond technologique, c’est de chauffeurs routiers, d’ouvriers du bâtiment et de personnel agricole qu’elle manque le plus, précisément cette main-d’œuvre européenne réduite de 200.000 paires de bras. Plus inquiétant, la croissance reste à la traîne du continent, les investissements et l’attractivité internationale affichent des indices en baisse et même les exportations hors UE ont reculé. Il est désormais clair que, séparé de son premier marché, le pari économique de l’après-Brexit ne sera pas gagnant en un claquement de doigts. » | Par Philippe Gélie | dimanche 24 octobre 2021
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