L’EXPRESS.fr: Pour le tourisme ou les affaires, les Qataris adorent Paris. Immobilier de luxe, opérations financières, sponsoring sportif... ils investissent la capitale.
Un petit vent frisquet balaie les Champs-Elysées, cet après-midi de février. Emmitouflé dans une doudoune de marque, Fadi, 25 ans, fait quelques emplettes avec sa mère. Manteau long, foulard rehaussé de perles sur les cheveux, madame s'engouffre dans une boutique de luxe. "Nous sommes ici pour quelques jours, avec mes frères et soeurs, glisse le jeune homme. Nous descendons toujours au même hôtel, tout près d'ici." La conversation est rapidement interrompue par l'intervention d'un garde du corps, aux bras chargés de paquets. Une scène presque coutumière dans ce quartier chic: depuis quelques années, de nombreux ressortissants qataris, comme Fadi et sa famille, ont fait de Paris l'une de leurs destinations favorites. La Ville Lumière attire aussi bien les touristes fortunés que la famille de l'émir et les principaux groupes financiers du pays - ce qui revient parfois au même. Ces visiteurs, qui disposent de l'un des revenus par habitant les plus élevés au monde (48 900 euros par an), viennent goûter aux plaisirs de la culture, du luxe et du fameux "romantisme" made in France. Les hommes d'affaires, eux, investissent dans l'immobilier, l'hôtellerie quatre étoiles, le parrainage sportif, quand ils n'entrent pas dans le capital de grandes sociétés françaises. Alors que la Qatar Islamic Bank (QIB) doit ouvrir une succursale à Paris, l'année prochaine, quelques lieux privilégiés de l'Ouest parisien prennent déjà de faux airs de Doha-sur-Seine.
"Chez nous, les gens appellent les Champs-Elysées la ''route des Arabes du Golfe'", raconte, dans un français alerte, Talal, 21 ans, étudiant qatari en droit. L'été, les touristes de l'émirat prennent leurs quartiers dans les palaces voisins: George V, Fouquet's, Marriott, Crillon, etc. Dans ces établissements somptueux, où le prix d'une nuit peut atteindre 2500 euros, les clients bénéficient d'un confort et d'une confidentialité appréciables. "Ils se lèvent très tard, voire en début d'après-midi, car beaucoup d'entre eux sortent toute la nuit dans les cafés, restaurants et cabarets des alentours", confie l'employé d'un hôtel. >>> Par Boris Thiolay, Henri Haget, Olivier Saretta | Vendredi 27 Février 2009
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