LE FIGARO : REPORTAGE - L’ONU a également condamné le pouvoir autoritaire du président tunisien.
«Dégage! Dégage! Dégage!»: ils ont continué à crier dans les petites rues. Ce vendredi, les opposants au président Kaïs Saïed, qui a pris les pleins pouvoirs cet été, comptaient fêter l’anniversaire de la révolution - l’autocrate Ben Ali a fui le pays le 14 janvier 2011- et montrer leur poids. Cela malgré l’interdiction, décidée en début de semaine, de se rassembler pour cause d’épidémie de Covid. L’épreuve de force a bien eu lieu. À coups de matraque, de gaz lacrymogène et de canon à eau, les policiers ont dispersé la foule.
«C’est un fou. Un fou à lier», souffle une sexagénaire qui refuse de donner son nom, «trop risqué». Elle est venue manifester sur l’avenue Bourguiba, en plein cœur de Tunis, malgré l’interdiction: «Je n’ai pas participé aux manifestations pendant la révolution. Je m’en suis voulu et je me suis juré d’agir depuis. J’ai un grand rêve: celui de la démocratie.» Ghassen Marzouki, lui, peste contre les policiers: «Ils ont tout fait pour nous empêcher de nous réunir. Il y a des groupes de gens coincés un peu partout. Les policiers quadrillent. En fait, ils veulent diviser notre nombre, ils ont peur des images.» De fait, si deux groupes de quelques centaines de personnes ont pu se réunir près de l’horloge au début de l’avenue Bourguiba, les protestataires ont rapidement - et brutalement — été dispersés. » | Par Maryline Dumas | vendredi 14 janvier 2022
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